Accueil Dégustation Pessac-Léognan à table : Latour-Martillac avec le fromage

Pessac-Léognan à table : Latour-Martillac avec le fromage

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

18.07.2017

Partager

Cru classé de Graves en rouge comme en blanc, le château Latour-Martillac offre le choix à table. Après une belle évolution en bouteille, un blanc d’un millésime épanoui fait un tabac avec le fromage.

Situé dans une des communes de l’appellation Pessac-Léognan, aux portes de la ville de Bordeaux, le château Latour-Martillac est dans les mains de la famille Kressmann depuis 1930. Mais le lien est bien plus ancien, puisque dès les années 1870, Edouard Kressmann, alors jeune négociant venu de Prusse, avait déjà repéré ce terroir. Il conseillait le propriétaire de l’époque, achetait ses vins et se lia d’amitié avec lui.
La propriété s’appelait tout simplement Latour. Dès son achat, elle fut rebaptisée Latour-Martillac, du nom de sa commune, afin d’éviter toute confusion avec le fameux homonyme du Médoc.
Lorsqu’Edouard Kressmann fit l’acquisition du château, le coup de cœur de son père, la zone des Graves était plus connue pour ses vins blancs, qui représentaient plus de la moitié de la production. Aujourd’hui, l’équilibre entre les deux couleurs donne la première place aux rouges, car de nouvelles parcelles favorables aux cabernets sauvignon et au petit verdot ont été plantées. Ils accompagnent bien les viandes rouges, le canard, le pigeon… Mais quand vient le moment du fromage, le retour au blanc s’impose.

Avec un Brillat-Savarin

Choisissez un Latour-Martillac blanc épanoui par quelques années de vieillissement dans une bonne cave. Ouvrez le, carafez-le et offrez-lui un Brillat Savarin. Ce fromage, délicieusement « décadent » puisque son lait s’avoue enrichi de crème, prend une dimension incroyable avec le Latour-Martillac blanc 2009. Sa robe aux reflets dorés évoque une des couleurs de l’étiquette barrée or et noir. Les parfums noisetés, l’ampleur de la bouche, le soutien acide et surtout une structure rare donnent la réplique au moelleux du fromage. Quelques girolles en pickles apportent une pointe de vivacité bienvenue – à condition de ne pas en abuser. Un accord de rêve que n’eut pas renié la soprano colorature Adelina Patti, diva de la fin du XIXè siècle, qui appréciait tant le « Graves Monopole Dry » d’Edouard Kressmann, issu des mêmes parcelles de sémillon et de sauvignon que l’actuel Latour-Martillac.