Accueil 2016 côté Médoc : du beau, du bon

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

01.11.2016

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Que ce soit rive droite ou rive gauche, alors que les vendanges s’achèvent, le même enthousiasme est palpable autour de la naissance de ce millésime. La preuve par trois dans le Médoc.

A la sortie des vendanges, globalement commencées dans les vignes médocaines à l’ultime fin septembre et poursuivies jusqu’à la mi-octobre, le contentement (mâtiné tout de même d’une once de soulagement) se lisait sur les visages. Couleur, matière, structure… Ce 2016 semble avoir tous les atouts d’un grand. Le point aux châteaux Cantemerle (5e grand cru classé, Haut-Médoc), Pontet-Canet (5e grand cru classé, Pauillac) et Paveil-de-Luze (cru bourgeois, Margaux).

« J’ai dit l’an dernier que je n’avais jamais vu ça, et ça recommence cette année! » s’exclame, réjoui, Pascal Berteau, directeur technique du château Cantemerle. Sur les 34 hectares de la propriété, comme ailleurs dans la majorité des vignes bordelaises, la météo a permis d’attendre une parfaite maturité. Si « rien ne s’est passé comme d’habitude », les premiers résultats dans les cuves sont enthousiasmants. « On a une couleur comme on n’en a jamais eue, des tanins remarquables… On va avoir un truc extraordinaire! » prédit-il.

A Margaux, au château Paveil de Luze, l’euphorie est également palpable. « On va sur un grand millésime », affirme le maître de chai Stéphane Fort. « Pour faire un grand vin, il faut que la plante souffre » rappelle-t-il. En ce millésime 2016 à l’été caniculaire, « le stress hydrique a été énorme. » Avec à la clé « une concentration folle. » Encore surprise par ce millésime à rebondissements, Adélaïde de Luze prédit « un très grand millésime. On espère que 2016 sera à la hauteur de 2010, mais dans le doute, on le compare pour l’instant à 2009 » expose-t-elle, optimiste mais prudente.

2016 en biodynamie

Au château Pontet-Canet, pionnier de la biodynamie parmi les crus classés du Médoc, intégralement converti sur ses 81 hectares depuis 2005 et certifié en 2010, ce millésime a-t-il été plus complexe à gérer en biodynamie qu’en viticulture conventionnelle? « On n’a pas spécialement eu de problèmes ici, répond Jean-Michel Comme, directeur technique de la propriété. Le vignoble est resté parfait, très sain, sans aucun impact de mildiou. » Et sans perte de récolte à déplorer. Pour lui, cette belle santé est le résultat logique des multiples années d’expérience biodynamique et des soins méticuleux apportés à la vigne. « Comme en médecine chinoise, la maladie n’est que la conséquence de l’état du patient. A la façon de l’éducation d’un enfant, il faut comprendre et accompagner la vigne, mettre en oeuvre son savoir-faire, sa vigilance et son attention, pour la préparer à faire face à la vie » affirme-t-il.
Fruit de cette philosophie, ce 2016 se profile « sûrement comme l’un des tous meilleurs millésimes de la décennie, alors que personne n’aurait trop misé dessus initialement. » Les traits de ce millésime? « On est encore au stade de l’échographie, c’est dur de dire si le nouveau-né aura les yeux bleus » répond Jean-Michel Comme, pour l’heure réservé. Avant de concéder tout de même : « J’ai connu des années fastes. Celle-là devrait être un très beau millésime, qualitatif, généreux, avec de la puissance. Nous sommes très confiants. » 2016, à suivre de près.