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Corse : un millésime plus niellucciu que sciacarellu

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

24.10.2017

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Les vendanges en Corse ont été les plus précoces de France, démarrant dès le 5-7 août pour les blancs du Cap Corse, de Porto Vecchio et de Sartène.

« Nous allons enregistrer des volumes très variables selon les régions, les cépages et même les parcelles », reconnaît le directeur de la Interprofession des vins de Corse, Bernard Sonnet. « Mais en moyenne on rentrera entre -5% et -40% de volumes et on peut d’ores et déjà affirmer que les vieilles vignes et celles en biodynamie ont mieux résisté ».

La canicule a surtout frappé le vignoble de Calvi, le plus impacté par le manque d’eau puisqu’il n’a pas reçu une goutte de pluie entre avril et août, juste quelques gouttes bienvenues la deuxième semaine de septembre pour ceux qui n’avaient pas encore rentré leurs raisins. Dans le centre au domaine Vico, quelques parcelles ont de surcroît gelé fin avril engendrant une baisse de volumes de 30%.

À Calvi, l’été à été particulièrement chaud et sec, et le peu d’eau accessible était réservé aux plantiers. Pierre Acquaviva reconnaît que les vignerons étaient plutôt inquiets en aout quant aux blocages de maturité… qui n’ont pas eu lieu. « Nous avons même enregistré une acidité correcte malgré une concentration en sucre. Et nous nous sommes adaptés en cave avec moins d’extraction pour garder du fruit et des tanins doux ». Mais le sciaccarellu comme dans les vignobles de la Corse du Sud a incontestablement souffert avec des volumes à -10% voire -40%, ce qui va signifier inévitablement moins de rosés en 2017. « Nous attendons une politique publique d’aménagement hydraulique mais c’est aussi aux vignerons de prendre le problème à bras le corps en revoyant leurs pratiques culturales, en revenant à la taille en gobelet par exemple pour les cépages qui peinent le plus de la sécheresse comme le sciaccarellu et renoncer au palissage en hauteur qui fait brûler les raisins. Il faut aussi savoir gérer l’eau avec parcimonie dans l’exploitation, faire des tailles basses près du sol, renouer avec le maillage au pied du cep… ».

Une année sans maladie

Moins d’inquiétudes au Nord où « la matière est belle même si l’on a perdu un peu de jus, entre 10 et 20% surtout sur les jeunes vignes, reconnaît Mathieu Marfisi, le jeune président de l’AOC Patrimonio. Non seulement nous n’avons pas eu de pluie entre avril et août mais nous avons même eu une dizaine de nuits très chaudes ce qui arrive rarement ». Les vendanges ont donc commencé dès le 5 aout pour le bianco gentile puis le vermentinu. Même constat qu’à Calvi : « les vignes bien travaillées ont moins souffert et de surcroît, c’était une année sans maladie. Il a fallu faire attention aux vinifs et ne pas trop extraire. Ce sera un beau millésime pour ceux qui n’ont pas trop attendu sinon les degrés montaient vite, et surtout pour le niellucciu ».