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Domaine de Mirail, le Gers version bio

Auteur

La
rédaction

Date

19.07.2013

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Terre de vins blancs et d’armagnac, le Gers fait aussi sa révolution du vin rouge. Coup de projecteur sur le domaine de Mirail, qui s’apprête à vendanger son premier millésime de vin bio.

Il faut souffrir pour être bio. Charles-Antoine Hochman ne le sait que trop. Éduqué dans le respect de la nature, tout acquis à la préservation de l’environnement, il s’apprête à vendanger, une fois l’été passé, le raisin qui produira le tout premier millésime siglé Agriculture biologique du domaine de Mirail. La cuvée 2013 marquera donc d’une pierre aussi blanche que celles des peyrusquets l’histoire de ces vignes qui dialoguent avec la cathédrale de Lectoure, sur le coteau d’en face.

Autrefois demeure de campagne du baron de Bastard, le domaine produit du vin depuis le XVème siècle. En 1998, le père de Charles-Antoine, Charles, l’acquiert après une vie faite de négoce tout autour du monde. Charles-Antoine est alors âgé de 27 ans et se lance dans la viticulture. À condition qu’elle soit biologique.

Aujourd’hui, il propose trois cuvées de vin rouge, dont les millésimes 2013 seront classés en vin bio (les millésimes précédents sont en conversion biologique). Les Jeunes vignes de Mirlandes, Les Mirlandes, Les Peyrusquet. Il crée également Les Mirlandes nature, un vin rouge totalement naturel. Une sorte de pari tapé dans la main de la météo et de la géologie.

« La spécialité du domaine réside dans la plantation des vignes, explique Charles-Antoine Hochman. Cette haute densité crée une concurrence dans le système racinaire sur terrain calcaire. » Seuls les meilleurs pieds de vignes vivent et le raisin n’en est que meilleur.

« Le but, ici, poursuit-il, est de retranscrire le plus fidèlement possible l’identité de notre terroir. » Ses vins rouges, de cépages merlot, cabernet sauvignon et syrah, les classiques du Sud-Ouest, offrent « minéralité, fraîcheur et finesse », décrit-il.

S’il a choisi la démarche biologique
, il doit en supporter les coûts d’exploitation élevés inhérents à ce type de culture, sans désherbant chimique (le désherbage est mécanique) et sans aucune molécule de synthèse pour traiter les maladies de la vigne. « Être en bio cette année s’est avéré encore plus compliqué car il a beaucoup plu, l’herbe a poussé très vite, engendrant davantage de travail. » De plus, le froid printanier n’a pas aidé à l’émergence des raisins. La récolte sera donc moins volumineuse.

Les bouteilles se feront alors rares. De quoi, sans doute, allécher les amateurs de produits singuliers.

Gaëlle Richard (source)