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Chine : l’enquête anti-dumping qui menace les vins français

Auteur

La
rédaction

Date

27.09.2013

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L’enquête anti-dumping sur les vins européens menée par la Chine « est en cours » a annoncé jeudi l’interprofession des vins de Bordeaux, qui craint qu’elle puisse avoir « un impact » sur les exportations, même si celui-ci n’est pas avéré à ce jour.

« 60% des vins européens exportés en Chine sont Français et 60% des vins français sont des vins de Bordeaux. Il y a urgence à régler ce dossier avant que nos concurrents ne s’engouffrent définitivement dans la brèche », a déclaré le président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), Bernard Farges.

Selon lui, « les volumes que nous ne commercialiserons plus en Chine viendraient alourdir nos marchés traditionnels et c’est toute la viticulture française qui en pâtirait ». Selon le CIVB, six entreprises européennes sont l’objet de l’enquête, dont quatre françaises et parmi elles trois bordelaises. Pour elles, « c’est extrêmement contraignant et elles ont énormément de documents à soumettre aux autorités chinoises. L’enquête est prévue pour durer 12 mois, date limite pour que la Chine conclue », a indiqué le vice-président du CIVB, Allan Sichel.

Selon ce dernier, « les autorités chinoises ont le droit d’imposer des droits temporairement mais elles ne le font pas », ainsi « toutes les sociétés aujourd’hui peuvent continuer à exporter vers la Chine ».

Aucun chiffre pour l’heure ne peut confirmer que l’ouverture de cette enquête, début juillet, a pu avoir un impact sur la commercialisation en Chine des vins de Bordeaux. « Des opérateurs nous ont dit qu’il y a déjà un impact, d’autres non. On le craint. On n’imagine pas qu’il ne peut pas y avoir d’impact », a indiqué M. Farges.

« Nos concurrents ne se privent pas pour aller voir nos clients et leur dire qu’avec eux il n’y a pas de risque » d’augmentation des taxes. « On sait qu’ils le font », a dit M. Farges.

L’enquête anti-dumping avait été décidée par la Chine en réponse à la décision de l’Union européenne d’instaurer des taxes provisoires sur les panneaux photovoltaïques chinois. Début août, la Commission européenne a donné son aval à un accord à l’amiable trouvé avec Pékin sur les importations de panneaux solaires chinois.

« La filière vin, deuxième exportateur français, a été négligée et prise en otage. Nous souhaitons ardemment que ce sujet soit traité très vite au plus haut niveau », a dit M. Farges.