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Maturation précoce du raisin : quelles origines ?

Auteur

La
rédaction

Date

29.02.2012

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Des chercheurs australiens ont indiqué dimanche avoir réussi à distinguer différents facteurs expliquant la maturation précoce du raisin et espèrent ainsi permettre aux viticulteurs de mieux adapter leur activité aux impacts du changement climatique.

En Australie, comme ailleurs dans le monde, les raisins semblent avoir tendance à atteindre plus rapidement leur maturité, un phénomène qui peut affecter la qualité du vin, rappelle l’étude australienne publiée par la revue scientifique Nature Climate Change.

Mais les explications restent à ce jour limitées pour distinguer quels facteurs — réchauffement de la température, luminosité, humidité du sol, gestion du vignoble — contribuent à ce phénomène, expliquent les chercheurs de l’Université de Melbourne et de l’agence scientifique australienne, le CSIRO.

Ces spécialistes ont examiné les données, allant de 1985 à 2009, pour ces différents facteurs sur dix sites australiens. La maturation est apparue plus tardive dans seulement un endroit — à Margaret River à la pointe sud-ouest du pays — mais est effectivement plus rapide, entre 6 et 34 jours selon les cas, dans les autres sites. L’élément déclencheur le plus partagé est l’élévation de la température, considérée comme un facteur important dans sept cas.

Une humidité moins importante du sol, en particulier dans le sud-est victime de sécheresses, est considérée comme un facteur majeur dans cinq endroits. Des sols plus secs provoquent une augmentation dans le plant de vigne du niveau d’une hormone particulière, l’acide abscissique, qui favorise la maturation.

Impact de la gestion humaine

Mais la gestion humaine a également un impact, selon cette étude. Sur quatre sites étudiés, la taille et les méthodes de fertilisation auraient contribué à une maturation précoce en réduisant les rendements. Des innovations techniques, sur ces sites et sur d’autres, permettant de mieux lutter contre les maladies et les parasites, semblent aussi avoir un rôle.

« L’étude va donner aux viticulteurs une longueur d’avance pour développer des stratégies d’adaptation leur permettant de faire face à l’évolution de la température et aux changements d’humidité du sol », a estimé dans un communiqué Dr Leanne Webb, chercheuse à l’université de Melbourne qui a piloté ce travail.

« Ces stratégies pourraient comprendre la gestion de l’humidité du sol avec une augmentation de l’irrigation ou du paillage, le choix du porte-greffe pour la vigne ou la gestion des rendements », a-t-elle ajouté.

Les chercheurs estiment que l’approche analytique utilisée dans ce travail peut aussi être appliquée dans d’autres secteurs, agricoles ou non, également soumis à des modifications des cycles biologiques.