Accueil Dégustation Champagne : 50 nuances de rose

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

26.03.2017

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Ne dites pas le champagne rosé mais les champagnes rosés, tant leur diversité va vous surprendre, notamment quand ils sont produits par des vignerons indépendants. Plaisir… garanti !

Le rosé a le vent en poupe, notamment quand il est doté de fines bulles. Le succès des champagnes rosés ne se dément pas depuis plusieurs années. Bien évidemment, comme à l’accoutumée, les grandes maisons ont largement contribué à ce succès. Pour n’en citer qu’une, Billecart-Salmon propose des jus rosés d’une grande précision. Malheureusement, ces délices ne sont pas toujours accessibles à toutes les bourses. Impossible de trouver un champagne rosé à moins de 30€ ? Pas vraiment en réalité, ils sont même légion parmi les vignerons indépendants. Ceux-ci en proposent une déclinaison presque infinie, tant en termes de couleur, de structure que de typicité. Si vous n’avez jamais cédé au plaisir induit par la dégustation de champagne rosé, vous n’avez donc pas à craindre la douloureuse. Ils peuvent être rose pâle, joliment saumonés, d’un rose soutenu pouvant tutoyer le rouge clair. Ils sont parfois issus d’une macération de cépages noirs à jus blanc, plus ou moins longue. Parfois, c’est un assemblage d’un vin blanc avec du vin rouge qui leur donnera cette teinte de fruit défendu. Du plus léger au plus vineux, de la Montagne de Reims, de la vallée de la Marne ou bien encore de la côte des blancs, leurs charmes sont insoupçonnés et parfois surprenants.

Précision et élégance

Voici le programme des réjouissances. Pour commencer, prenez un jeune vigneron, Jean-Félix Josselin du domaine homonyme, et sa cuvée Audace rose (21,5€). Un rosé de macération 100% pinot noir au nez particulièrement floral mêlé de petits fruits rouges délicats. Beaucoup de fraîcheur et une élégance épicée en bouche portée par une acidité parfaitement intégrée qui supporte de belle manière un dosage de 8 grammes. Un modèle de rosé frais, issu de la côte des Bar au sud de l’appellation, qui réveillera vos papilles à l’apéritif. Poursuivez votre éveil avec le champagne « rose » (22€) du domaine Gimonnet-Gonet. Attention, vous entrez ici dans un monde plus complexe, plus mystérieux mais qui devrait titiller votre sensibilité. Tilleul, pamplemousse, la liste des arômes est longue. La complexité espérée se retrouve en bouche. La base de blanc de blancs (100% chardonnay) assemblée avec du pinot noir donne une incroyable vivacité à ce champagne. Longueur et finesse viennent compléter l’ensemble pour durer en bouche de bien belle manière.

Pourquoi ne pas alors vous laisser porter par la puissance de la craie qui donne à la cuvée « l’instant de passions » (23,5€) de la maison Waris-Larmandier une sapidité incroyable ainsi qu’une salinité délicieuse, d’une puissance contenue pour s’acoquiner par exemple avec de grands poissons en sauce ? Vous en voulez encore ? Il est temps d’oser les « blanches terres » du domaine Yann Alexandre pour sa fluidité et son toucher de bouche limpide. Et si vous ne voulez pas d’intervention animale de quelque sorte que ce soit (chevaux dans les vignes, collage des vins avec produits d’origine animale), optez pour l’un des premiers champagnes labellisé vegan, le « rose de saignée » (34€) de chez Legret et fils en 100% pinot meunier. Evidemment, tout éveil des sens ne saurait se terminer par une touche sucrée. Les fraises au basilic ou le tiramisu aux fruits rouges vous attendent pour vous remettre de vos émotions, mariez-les avec le « rose de saignée » (23€) du domaine Denis Salomon. Au nez et en bouche, c’est une explosion de fraise d’une pureté parfaite, la gourmandise incarnée, tout en opulence. Alors, prêts à explorer le monde mystérieux des champagnes rosés des vignerons indépendants ?