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La désalcoolisation gagne du terrain

CYPHER by BRAU

Auteur

Willy
Kiezer

Date

11.04.2024

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Le 4 avril dernier, la célèbre institution nationale de l’origine et de la qualité (INAO) s’est prononcée en faveur d’une désalcoolisation des vins, uniquement pour les IGP souhaitant intégrer un tel dispositif dans leur cahier des charges.

Qui aurait cru à cette information il y a quelques années ? Auparavant digne d’un poisson d’avril, aujourd’hui l’info fait le tour du mundovino et … ne choque plus personne (ou presque). Avec un marché du vin fragile, voire en pleine tempête selon les régions, les NOLO (vin no-alcohol - low-alcohol), comme on les surnomment, commencent à vivement intéresser les domaines et maintenant les institutions. Entre l’inévitable baisse de la consommation de vin (depuis plus de 50 ans) et l’augmentation de la teneur en alcool à cause du réchauffement climatique, le vin désalcoolisé trace sa route ! Toujours produit à partir d’un vin tranquille ayant terminé sa fermentation, trois procédés sont actuellement utilisés par la production afin de diminuer/supprimer la teneur en alcool. “L’osmose inverse, la distillation sous vide et la distillation sous vide avec colonne à cônes rotatifs sont les méthodes les plus répandues” nous confia Fabien Revol, vigneron dans le Cabardès. “Des méthodes qui affectent le goût et la longueur en bouche, c’est pourquoi du sucre et d’autres intrants peuvent donc être utilisés pour ajouter de l’allonge” nous disait Romain Becker (podcast le Bon Grain de l’Ivresse) qui s’est intéressé au sujet.

Une boisson d’abord dénichée en grande surface mais qui intéresse maintenant les cavistes et la production artisanale. C’est le cas de Fabien Revol du domaine de Brau dans le Sud de la France, en Occitanie qui souhaite investir dans ce marché : “avec notre marque CYPHER by BRAU, nous voulons proposer une gamme de vins sans alcool de qualité et pour les personnes qui aiment le vin sans aller forcément chercher une ivresse”.

Se pose alors la question des labels et appellations. N’étant pas considéré officiellement comme du vin, le “vin désalcoolisé” tarde à être valorisé par des institutions. Sans parler des procédés-intrants oenologiques utilisés pour le fabriquer, non autorisés encore en bio, qui bloquent aussi l’arrivée d’un officiel vin bio avec moins d’alcool. Une prise de conscience exceptionnelle de la part du comité des VINS IGP qui, le 4 avril dernier, s’est donc prononcé pour la possibilité de désalcooliser ses vins. Une désalcoolisation possible certes, mais sous réserve que les méthodes soient inscrites dans le cahier des charges de l’IGP. De nombreux domaines pourront donc produire du vin désalcoolisé sous IGP, dans la limite d’une baisse de 6 degrés. Affaire à suivre…