Accueil Dégustation Champagne Lallier : un duo de nouveautés

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

29.05.2017

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La maison de Champagne Lallier vient de mettre en marché deux nouvelles cuvées, la seconde édition de la belle série « R » ainsi qu’une nouvelle version de son Grand Rosé.

Lallier fait partie de ces maisons champenoises à l’histoire atypique. Créée il y a plus d’un siècle, en 1906, par René Lallier, elle restera dans le giron familial pendant trois générations jusqu’en 2004. Après une collaboration d’une dizaine d’années avec Francis Tribaut, René-James Lallier lui cèdera le domaine familial. Homme de caractère et grand technicien, Francis Tribaut va, en un peu plus de 10 ans, bousculer les codes et imposer ses champagnes parmi ceux qui comptent. Champenois de naissance, il le fait évidemment avec beaucoup de respect mais aussi avec une certaine fougue. Cela l’a poussé à créer une cuvée pour le moins originale, la série « R », dont le premier opus « R.012 » a été dévoilé l’an passé. Au clivage classique entre champagnes « bruts sans année » (BSA), à la qualité constante d’une année sur l’autre grâce au travail minutieux d’assemblage avec des vins de réserve, et champagnes millésimés provenant à 100% d’une année unique, Francis Tribaut a imaginé un type nouveau. Un champagne majoritairement issu d’une année (2012 pour R.012) afin de laisser s’exprimer la typicité de chaque millésime et d’en accepter les différences. Les vins de réserve ne venant plus jouer qu’un rôle accessoire dans l’assemblage final.

R.013 et Grand Rosé

A partir de deux opus, on peut légitimement parler d’une série. Et celle des « R » n’en est qu’à son commencement. Le lancement du nouveau R.013, à dominante de 2013, est la preuve évidente de la foi absolue de Francis Tribaut et de son conseiller, le brillant sommelier Serge Dubs, en cette philosophie nouvelle. Le style de ce champagne qui ouvre la gamme de la maison est, cette année, différent de son prédécesseur. L’année 2013, plus intéressante en Champagne que dans de nombreuses autres régions viticoles, a toutefois apporté cette vivacité en finale qui donne un étonnant tonus à ce vin, plus net que sur le R.012. Il n’en est pas moins doté d’une très belle ampleur en bouche ce qui en fait un parfait compagnon à l’apéritif et sur le début du repas. A 33€, cette série est une excellente introduction, riche de diversité, au potentiel de vieillissement certain. Une gamme qui est complétée, notamment, par un Grand Rosé (39€) qui joue une partition délicate et élégante. Amateurs de fruits rouges exubérants, passez votre chemin. Les notes de fraise des bois sont ici superbement subtiles et pures. Le vin est charnu mais sans aucun excès de vinosité ce qui le rend apte à affronter la table pour laquelle il est fait. Précédemment doté d’une bouteille blanche, ce vin cache désormais ses teintes orangées dans un fourreau vert, garant de sa pérennité dans le temps. De belles bouteilles qui séduisent le monde entier puisque en 10 ans, la part des vins exportés est passée d’1/3 aux 2/3 de la production. Un succès bien mérité.