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La Chine arrive en force à Pomerol

Auteur

La
rédaction

Date

22.05.2013

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Un jeune couple de Hong Kong s’est offert le château La Commanderie. C’est la deuxième fois que des Chinois investissent dans les vignobles de l’appellation Pomerol.

Les époux Kuk devaient quitter leur toute nouvelle propriété ce week-end de Pentecôte. Ils reviendront certainement pour les vendanges… Ce sont ces deux jeunes gens, d’une trentaine d’années, qui viennent de s’offrir le château La Commanderie et ses 6 hectares de vignes en appellation Pomerol, pour environ 8 millions d’euros, par le biais de leur société hongkongaise Grace Star. Après la venue de Peter Kwok, c’est le deuxième acheteur chinois qui investit dans les vignes et les pierres de la célèbre AOC girondine.

Andrew Kuk, originaire de Singapour, œuvre dans la construction de buildings à Hong Kong et en Chine. Mais cette acquisition n’est pas un simple placement. « Cet achat, c’est par plaisir et passion du vin, explique Damien Mounet, responsable de Square Viti, la filiale du Crédit agricole qui s’est occupé de la transaction. C’est un investissement patrimonial et personnel qui rentre dans une logique familiale. Ce n’est pas du simple business. »

« Respect du patrimoine »

À l’origine, les trentenaires souhaitaient s’établir sur les terres de Saint-Émilion. Mais ils ont saisi l’opportunité sur une appellation où les ventes de propriétés se font plutôt rares. « Ils achètent une page de France, de son histoire, reprend Damien Mounet. À l’intérieur des murs, il y a notamment une réplique de la cheminée du château de Cheverny. Ils ne vont pas mettre une cheminée Starck à la place ! Ils sont très respectueux du patrimoine. »

« Pas de tape à l’œil »

La propriété se situe à un kilomètre du château Cheval Blanc et jouit d’une belle vue sur la Collégiale de Saint-Émilion. Et les nouveaux propriétaires entendent bien faire monter en gamme leur nectar. « Ils ne veulent pas tomber dans le tape à l’œil mais proposer un vin de qualité, explique Damien Mounet. Ils veulent se donner des moyens et des objectifs. » Jusqu’alors, les 25 000 bouteilles du domaine étaient vendues aux alentours de 18 euros chacune.

Alors qu’une cinquantaine de propriétés bordelaises sont aujourd’hui sous contrôle chinois, le responsable de Square Viti, qui possède deux agences dans le Libournais (Libourne et Pomerol) et développe également du conseil, relativise une supposée razzia des investisseurs asiatiques dans les vignes girondines. Les 14 ventes réalisées depuis le début de l’année à Saint-Émilion par l’agence immobilière spécialisée se sont ainsi faites avec des acquéreurs français.

Jean-Charles Galiacy (source)