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[Entretien] Anne Roumanoff, nouvelle marraine du Tour des Cartes

Auteur

Yves
Tesson

Date

07.12.2023

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Succédant à Patrick Timsit, la comédienne Anne Roumanoff sera la marraine du Tour des cartes qui récompense chaque année les plus belles cartes des vins des restaurants et bars à vins français. Elle a accepté de nous parler de son parcours, de son association Solidarité avec les Soignants, de son dernier spectacle, mais aussi de son amour pour les artisanats d’exception qui l’a poussée à accepter ce nouvel honneur.

Ancienne élève de Sciences Po, qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans une carrière de comédienne ?
J’ai commencé à faire des sketchs à l’âge de douze ans et à prendre des cours de théâtre pour enfant, pour adolescent, j’ai suivi le cours Simon, le cours Florent. J’avais très peur de ne pas pouvoir gagner ma vie car je fréquentais des comédiens assez jeunes qui galéraient, donc j’ai fait Sciences Po, tout en continuant à prendre des cours de théâtre, mais je n’ai jamais travaillé avec mon diplôme, je suis tout de suite devenue comédienne.

Nouvelle marraine du Tour des cartes, êtes-vous une amatrice de vins et de belles tables ?
J’apprécie les Bordeaux, notamment les Saint-Emilion, l’été les rosés de Provence, tout en restant très raisonnable dans ma consommation. Lorsqu’on est artiste, on vous propose tout le temps à boire, il y a de l’alcool partout avant et après les émissions de télévision, les spectacles. J’ai une vie assez saine et sans courir après l’alcool, il m’arrive d’apprécier un verre de vin. Quant aux restaurants, j’aime beaucoup Guy Savoy et Pierre Gagnaire.

Pourquoi avez-vous accepté d’être la marraine de ce concours du Tour des cartes ?
Je suis très touchée par l’artisanat d’exception, ces sommeliers que l’on ne met pas assez en avant je trouve. On ne parle que des grands chefs cuisiniers, mais il existe aussi d’autres talents derrière qui œuvrent pour la qualité, il me semble que c’est une bonne chose de les mettre en valeur et avec eux une certaine excellence française

Vous avez créé une association pour améliorer les conditions de travail des soignants à travers l’équipement de leurs salles de repos. Comment vous est venue cette idée ?
En mars 2020, au début du Covid, j’étais à la radio tous les jours et je recevais beaucoup de messages de détresse de soignants. Je leur ai donné la parole dans mon émission et j’ai passé un appel sur les réseaux sociaux en leur demandant ce dont ils avaient besoin. J’ai été submergée de messages de détresse. À l’époque, il n’y avait pas de gants, pas de masques, la situation était désastreuse. J’ai repartagé et j’ai commencé à acheter des protections sur internet. Cela m’a amenée rapidement à créer une association. J’ai voulu passer par des institutions qui n’étaient pas très intéressées. Tout le monde était un peu assommé par le covid. Je m’en suis donc chargée. Nous avons réalisé une vente aux enchères qui a très bien fonctionné. Je n’en avais jamais organisées de ma vie. On s’est associé à Drouot digital, un partenaire formidable qui nous suit depuis le début de cette aventure. Dès la première vente, nous avons récolté 230.000 euros, un montant incroyable même si l’émotion du covid y était pour beaucoup. Cela nous a permis d’acheter des gants, des masques, de trouver des fournisseurs. Nous avions même un entrepôt avec une personne de la Croix rouge qui dispatchait. C’était très prenant. Puis, en juin 2020, ce fut le déconfinement. Les gants et les masques étaient à nouveau disponibles. L’association avait encore de l’argent, je me suis demandé ce que nous allions en faire. J’avais presque peur que nous ne puissions pas l’utiliser. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à l’équipement des salles de repos. J’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux. Et là aussi, cela a été un flot de demandes. Je n’avais absolument pas pris la mesure de l’ampleur des besoins même si finalement cela ne coûtait pas si cher de les satisfaire. Parfois, ils ont des cafetières cassées, des micro-ondes qui chauffent mal. Pour pas grand-chose, on leur change la vie. Depuis, nous avons équipé 2900 salles de repos. Nous continuons les ventes aux enchères, la prochaine se clôture d’ailleurs le 11 décembre, et nous recevons aussi des aides des conseils régionaux et des fondations. Parmi les lots, nous proposons des nuits dans de grands hôtels, des repas à la table du chef Jean Imbert, des places de spectacle, des coachings, de grandes cuvées dont plusieurs Nabuchodonosors du champagne Taittinger. (Lien

Vous avez débuté également un nouveau spectacle…
Il s’intitule « L’Expérience de la vie », il parle de l’époque actuelle, des machines qui remplacent les gens, d’une bouchère dont la fille est woke… Il y a même un atelier de déconstruction de conte pour enfant où j’explique comment il faut raconter les contes pour enfant aujourd’hui ! Je serai à Londres le 11 décembre, à l’Olympia le 26 décembre et nous tournerons jusqu’en juin (Réservations).