Accueil Halloween en bouteille

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

31.10.2018

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S’il vous prend l’envie de vous déguiser en sorcière, diable ou autre Dracula pour fêter Halloween entre amis, autant trouver des vins adéquats pour s’accorder à vos plats de saison et à votre déco et jouer la thématique jusqu’au bout avec des cuvées « chair de poule » aux noms évocateurs. Quelques idées de bouteilles à glisser sur la table entre cucurbitacées, gâteaux fantômes et squelettes en pâte d’amande.

Faut-il rappeler que la fête d’Halloween ne vient pas des États-Unis comme on pourrait le croire mais qu’elle nous est plutôt revenue d’outre-Atlantique pour débarquer en France à la fin du XXe siècle. Car All Hallows Eve (signifiant la veille de tous les saints) est d’abord une fête celte et gauloise de plus de 2500 ans, qui se tenait lors de la dernière nuit de pleine lune d’octobre pour fêter l’arrivée de la moitié sombre de l’année commençant le 1er novembre, le feu nouveau des druides et pour accueillir l’esprit des défunts. L’ancienne fête de Samain, alors célébrée en Irlande, en Grande-Bretagne et dans le nord-ouest de la Gaule, créait une passerelle entre les mondes des morts et des vivants.

Ce rite païen, qui a ensuite été remplacé par la fête chrétienne de la Toussaint, renaît au XIXe aux États-Unis via un conte irlandais « Jack o’Lantern », évoquant un un ivrogne qui défie le diable avec ses farces avant d’être condamné à errer éternellement avec sa lanterne. Celle-ci a été d’abord creusée dans un navet, la citrouille, plus facile à creuser, l’ayant peu à peu remplacé. Pour défier les morts, les vivants s’accompagnent désormais d’une kyrielle de créatures effrayantes. Éloignez donc les enfants et leurs friandises et sortez quelques jolies cuvées pour accompagner la table de fête.

Ni Ange ni Démon ou Démon : deux rouges du domaine familial Parazols-Bertrou en Cabardès et Minervois, certifié HVE depuis cette année. Un assemblage cabernet franc, merlot, grenache, cinsault et syrah pour le premier en AOC Cabardès, sur des arômes de cerises, prunes et des tanins enrobés ; merlot, syrah et cabernet franc intense sur des arômes de figues et cerise sur une note toastée pour le second en IGP Pays d’Oc

Mi Ange, mi Démon : un liquoreux original en IGP Pays d’Oc à partir de raisins passerillés de grenache du domaine de la Grangette près de l’étang de Thau, au cœur de l’appellation Picpoul de Pinet.

Le rosé Petit Diable du domaine des Diables, au pied de la Sainte-Victoire. Un côtes-de-provence en syrah, grenache, cinsault sur des arômes de pamplemousse pour l’apéritif.

La Pointe du Diable du château Malherbe en côtes-de-provence rosé à 60% grenache, 40% cinsault sur des petits fruits rouges et une note saline ou en rouge minéral sur des fruits noirs épicés.

La cuvée Arcane XV Le Diable de l’œnologue chateauneuvois Xavier Vignon. Un Vin de France à partir de mourvèdres centenaires issus de 17 parcelles, en macérations longues… XV comme Xavier Vignon mais aussi comme l’arcane du tarot qui représente le diable. Puissant sur les fruits noirs, la garrigue, réglisse et épices sur une belle trame tannique.

La Tour du Diable du domaine Lombard en Brézème, l’appellation la plus méridionale des côtes-du-Rhône septentrionales. Un 100 % syrah sur des notes animales et des tanins élégants (seulement les années exceptionnelles).

Dans le Sud-Ouest, Démon noir de Vinovalie, un côtes-du-lot rouge en malbec, rond et vanillé sur des notes de fruits noirs, le Rosé d’enfer de Plaimont en tannat, pinenc et cabernet-sauvignon, vif et tendre sur les arômes de cassis, groseille et framboise, ou le Vin noir du Diable du château Bovila, cuvée unique faisant référence au pont Valentré de Cahors appelé pont du Diable. Un 100% malbec en AOC Cahors sur la griotte et les fruits noirs, intense et structuré.

Le Démon de l’Évêque du domaine Bel Evêque de Pierre Richard à Gruissan. Un Corbières rouge à majorité syrah et mourvèdre avec un peu de grenache sur des fruits mûrs et réglissés et des tanins bien présents.

La cuvée Combe d’Enfer du château Signac, un côtes-du-rhône-villages-chusclan en grenache majoritaire complétée de carignan, syrah, mourvèdre et vieilles counoises plus que cinquantenaires. Un vin gourmand sur des fruits rouges frais et des épices douces signé par Jean-Baptiste et Marc Jessiaume du Domaine Chanzy qui ont racheté le domaine en 2015.
La Cuvée du Loup du cru classé domaine du Jas d’Esclans, puissant et corsé, à majorité syrah complétée de mourvèdre et grenache sur des fruits noirs et garrigue et des notes boisée.

Le Saut du Diable du domaine Trois Terres de Graeme Angus (bio) au cœur du Languedoc en IGP de l’Hérault. Grenache majoritaire associé à la syrah et complété d’un peu de carignan pour les derniers millésimes. Sur des arômes de mûre, fruits rouges et noirs, poivre et réglisse.

Le Loup dans la Bergerie de la famille Orliac (domaine de l’Hortus, star de l’appellation) également en IGP de l’Hérault. Une cuvée plaisir en syrah-merlot-grenache pour un plat de charcuteries

Pas de vin à la citrouille (vous pouvez tenter la bière), et il est préférable de s’en tenir à l’eau sur les potages… Bon, si vous y tenez, goûtez un côtes-du-jura blanc, un pinot noir d’Alsace ou un muscadet-sèvre-et-maine cru Gorges (le nom fait gore, non ?). Les plats au potiron, tartes et gratins, pourront s’accommoder plutôt d’un chenin en vin blanc sec de Montlouis (de La Taille aux Loups bien sûr), d’un viognier en Condrieu (Les Chailliées de l’Enfer du domaine Vernay) ou d’un gewurztraminer de la cave de Turckheim (du cru Brand, la « terre de feu » du dragon mythique des environs) pour des muffins au potiron, un peu plus sucré que la citrouille.