Samedi 14 Décembre 2024
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02.05.2024
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Comme attendu, le château Lafite Rothschild est le premier des Premiers Grands Crus Classés à mettre en marché son millésime 2023. Avec un prix en baisse de -31,7 % par rapport au millésime précédent, il confirme la tendance et enclenche une dynamique potentiellement favorable pour tout Bordeaux.
On le savait, Lafite Rothschild voulait sortir tôt, et voulait sortir à la baisse. Le Premier Grand Cru Classé 1855 (Pauillac) voulait envoyer un message fort dès le début de cette campagne primeurs, un signal susceptible de donner confiance aux marchés, de motiver les acheteurs et d'injecter rapidement des revenus conséquents dans la machine commerciale, afin de profiter ensuite au reste de la filière. Si Lafite marche, si Lafite est acheté en masse, comme d'autres « premiers » à sa suite (Mouton Rothschild, Haut-Brion, Cheval Blanc notamment sont attendus dans les prochains jours), cela peut indiquer que les grandes marques de Bordeaux ont entendu les critiques des dernières années sur la hausse des prix, mais surtout donner les moyens au négoce d'investir ensuite dans des marques moins porteuses, et donc de fluidifier une circulation des vins qui est en panne depuis plusieurs mois.
Un millésime « good value »
Lafite Rothschild ne déçoit pas. Avec une baisse de près de -32 % par rapport au millésime 2022, le géant pauillacais sort à 570 € TTC. Il est à noter que le vin a été particulièrement apprécié par la rédaction de Terre de vins, qui lui a adjugé la note de 98/100 et un « coup de cœur » : « une texture de soie très fine, étirée, une infinie longueur. Majestueux par la précision de son équilibre, la complémentarité des forces. Pour Lafite c’est un millésime facile. Caractérisé par la finesse, les saveurs de poivre rare et de graphite, la mâche épicée qui prend la fin de bouche. Une conjugaison de race et de classe. » Lafite Rothschild enclenche la sortie, dans son sillage, des autres marques des Domaines Barons de Rothschild (DBR) : le second vin Carruades de Lafite (210 € TTC), le château Duhart-Milon (79,20 € TTC), autre cru classé de Pauillac du groupe, et l'étoile montante du côte de Pomerol, le château l'Évangile (216 € TTC).
Après les sorties de Léoville Las Cases et de Pontet-Canet mardi, cette campagne 2023 confirme qu'elle démarre fort et semble envoyer les bons signaux pour faire de ce millésime un vrai millésime « good value ». Les vins sont bons, les prix sont à la baisse, le « job » est fait. Reste à espérer que, dans un contexte économique compliqué, les acheteurs de primeurs ont quelques euros, livres ou dollars à dépenser.
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