Accueil Le vin mis en scène

Auteur

La
rédaction

Date

12.02.2013

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Négociant passionné de cinéma, Luc Plissonneau réalise des films en imaginant des scénarios autour du vin, des hommes et de l’histoire des propriétés.

Il y a quelques semaines, le nom de Luc Plissonneau est apparu dans la liste des finalistes du concours de vidéos organisé par le magazine américain « Wine Spectator ». Pour un court-métrage de trois minutes consacré au château de Bel, bordeaux supérieur propriété de la famille Cazenave à Vayres, en Gironde (notre photo).

S’il n’a pas eu le premier prix, Luc a néanmoins appris avec une petite bouffée d’orgueil cette nouvelle. Âgé de 50 ans, il n’est pas un professionnel du cinéma. Pas encore, peut-être. Mais depuis plusieurs années, il multiplie les expériences avec une réussite certaine. En 2008, il a tourné « Fil rouge » (voir plus bas), une fiction de dix-sept minutes réalisée avec peu de moyens, beaucoup d’amitié et une grande détermination. Le film a remporté un vrai succès d’estime auprès de ceux qui l’ont vu. Par l’originalité de son scénario qui fait du vin le personnage principal de l’histoire.

« J’ai toujours aimé la création artistique. Il y a d’abord eu la peinture lorsque j’étais adolescent, puis la bande dessinée. »

Mais, garçon sérieux soucieux de rassurer ses parents, Luc se consacre d’abord à ses études et obtient une maîtrise de droit des affaires. Sportif, il ne boit pas d’alcool et ne connaît rien au vin, dont son père fait pourtant commerce. Il trouve son premier emploi à la Chambre de commerce de Bordeaux comme chargé de mission pour l’animation du centre-ville. « Il fallait avoir une certaine sensibilité créative. En même temps, je faisais de la BD. »

Ce n’est qu’à 33 ans que Luc va se tourner définitivement vers le vin. Après être passé par Paris, dans une agence de création de Cd-Rom culturels : « C’est là que j’ai commencé à travailler l’écriture, la vidéo et le graphisme. » Il entre ensuite dans une société d’aménagement urbain, puis ira à Nancy dans une agence de développement économique. « Jusqu’à ce que mon père me demande de venir travailler avec lui. »

Du vin et des histoires

Dès lors, Luc se prend de passion pour le monde viticole. Il travaillera pour Œnoalliance puis pour Bernard Magrez. « Deux expériences fortes » avant de décider à 40 ans de « faire ce que j’avais envie ».

Il crée sa société de vente de vin, et réalise son premier court-métrage. « Mes amis m’ont offert un stage de mise en scène pour mes 40 ans. » Ensuite arrive « Fil rouge », récompensé l’an dernier par le Festival du court métrage en Lussacais. Mais les viticulteurs commencent à le solliciter. Le Syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs lui demande un film sur le rosé qui frappe par son originalité. Antoine Touton, du château Sainte-Barbe, à Ambès, le sollicite. Puis il y eut le château de Bel, le château Lamothe-Bergeron à Cussac-Fort-Médoc, le château Boutisse à Saint-émilion, plusieurs propriétés que conseille l’œnologue Olivier Dauga, etc.

Aucun de ces films ne se ressemble. « L’histoire de chaque propriété est différente. J’ai toujours besoin de bien connaître le château et les gens qui y sont. Ensuite, j’écris une histoire. Il ne s’agit pas de faire un documentaire mais de raconter. En plaçant toujours le vin comme le héros. »

Actuellement, Luc tourne un nouveau film sur le bordeaux rosé tout en préparant une nouvelle fiction personnelle. Peut-être un long-métrage.

Jean-Pierre Tamisier

Fil Rouge – « The Red Thread » (2008, 17 min) Short Film by Luc Plissonneau from Luc Plissonneau on Vimeo.