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La filière Vin dévoile ses chiffres

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

12.02.2024

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À la veille de Wine Paris-Vinexpo Paris, la filière Vin met en avant les chiffres divulgués par l’étude Deloitte pour valoriser son impact et sa valeur ajoutée dans l’économie française. 

440 000 emplois directs et indirects, 59 Mds € de chiffre d’affaires de la vigne au verre, 6,4 milliards € de taxes, 1,4 % du PIB de la France, soit une valeur ajoutée de 32 Mds €. Vin & Société et le CNIV (Comité National des Interprofessions de Vins à Appellation d'Origine et à Indication Géographique) ont dévoilé une farandole de chiffres provenant de l’étude exclusive du cabinet Deloitte destinée à mesurer la contribution socio-économique de la filière vitivinicole. Pour Samuel Montgermont, président de Vin & Société et Bernard Farges, président du CNIV, c’est « un outil précieux pour nous permettre d’objectiver les contributions concrètes de notre filière. Nous savions le poids symbolique, culturel, patrimonial du vin. Nous découvrons désormais avec précision le cercle vertueux qu’il crée autour de lui pour des milliers d’entreprises et pour notre économie. À l’heure où nous sommes confrontés à de multiples crises (déconsommation, crise climatique, etc), preuve est désormais faite que la filière vitivinicole demeure résiliente et contributive. Elle participe de façon primordiale au dynamisme économique de la France. Cette vitalité ne doit toutefois pas occulter l’ampleur des défis qui nous attendent ». 

Bernard Farges rappelle d’ailleurs que l’impact économique et social de la filière n'avait « jamais été mesuré objectivement » tant pour obtenir une photo de la filière que pour avoir une idée de la valeur ajoutée des entreprises et des fournisseurs. « Le secteur viticole est appelé à se restructurer. Nous devions bénéficier d’indicateurs pour avoir une vision objective de la situation ». Et Samuel Montgermont de souligner que si les emplois à la vigne et à la mise en marché forment le cœur de notre métier, la filière est également liée à la commercialisation (restauration, GD, cavistes) qui pèse déjà plus de 250 000 ETP (Équivalents à Temps Plein) sans compter les fournisseurs de matériel végétal, engrais, matières sèches, soit 115 000 emplois supplémentaires. 

©Deloitte

Une filière pourvoyeuse d’emplois et de valeur ajoutée
Il s’agit de rappeler avant tout que la viticulture est particulièrement pourvoyeuse d’emplois, ce qui n’est pas inutile à la veille d’un des plus grands salons de vins et spiritueux. Ce bilan a été établi en compilant de nombreuses données, des informations récoltées lors d’entretiens de professionnels du secteur et en privilégiant l’agrégation des chiffres individuels des entreprises avant d’appliquer des effets d'entraînement basés sur une comptabilité analytique sectorielle de l’Insee. Et on ne parle que de contribution directe sans compter par exemple la manne œnotouristique et la capacité d’attraction des touristes étrangers en France. Deloitte souligne aussi deux conséquences marquantes : le fait que la filière soit peu centralisée et pas exclusivement concentrée dans les territoires les plus favorisés économiquement, et une intensité en emploi relativement forte, notamment chez les acteurs spécialisés qui pèsent plus de 57% des ETP et qui emploient en moyenne 15 personnes pour 1 M € de valeur ajoutée (contre 10,5 en général pour le secteur des industries et des services selon l’Insee-Esane).

La filière Vins représente donc au global un CA de 92 Mds €. Dans le détail, les viticulteurs génèrent 10 Mds € au sein de 59 000 exploitations viticoles s’étendant sur 750 000 ha, soit 125 000 ETP. Les 600 coopératives pèsent à elles-seules 8600 ETP. Négociants et commerces de gros génèrent selon l’étude 34 Mds € de CA pour 44 000 ETP ; côté distributeurs, 21 % du CA (7,2 Mds €) provient de la restauration ; 5,1 Mds € (soit 2,3 %) de la GD ; 2,1 Mds € des cavistes et 253 M€ de la vente en ligne. Les acteurs intermédiaires de la filière (intrants, tonneaux, bois…) par effets d'entraînement, pèsent 33 Mds € supplémentaires et 186 000 TEP. Sans oublier les taxes de 6,4 Mds € qui alimentent les comptes publics.