Accueil Millésime 2016 dans le Jura : maudit mildiou ou merci mildiou ?

Millésime 2016 dans le Jura : maudit mildiou ou merci mildiou ?

Vendanges dans le Jura à Pupillin chez Désiré Petit, derrière les bâtiments du domaine de la Pinte (Archive - photo CIVJ)

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

02.11.2016

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Dans le Jura, la vendange 2016 est rentrée depuis le milieu d’octobre mais les avis restent prudents, surtout après l’exceptionnelle réussite de 2015. Si le mildiou et le gel ont fait des ravages, il semble que pour quelques vignerons, le mildiou a été une bénédiction qui a éclairci la récolte et permis sa maturation.

Les seaux et les cagettes sont tout juste rangés en ces derniers jours d’octobre dans un Jura septentrional qui n’est pas connu pour vendanger tôt. Son climat frais et humide a connu une exceptionnelle sécheresse en août. « Début septembre on était pessimiste pour 2016, une année qui ne ressemble à aucune autre mais qui finit bien » dit en souriant Frédéric Lambert, président des Côtes du Jura, l’appellation qui couvre la plus grande partie du vignoble du Jura. Tout s’est arrangé le premier week-end de septembre, qui a fait tomber les 30 à 80 mm d’eau dont la vigne avait besoin après la sécheresse d’août. Il précise qu’il a fallu être patient : « On vient seulement de finir les vendanges, mais le niveau de maturité est exceptionnel et on a gagné 15hl/ha de rendement ».

Volumes disparates

Il rappelle que dans le Jura comme ailleurs, l’année avait commencé difficilement. Même si le Jura a l’habitude d’être arrosé, les doses ont été dépassées : au 31 juillet, il avait reçu la quantité d’eau d’une année entière. Les conséquences varient tout de même beaucoup. Le secteur sud de Passenans à Lons-le-Saunier a été le plus touché par des orages qui ont multiplié les attaques de mildiou, tandis que plus au nord le secteur d’Arbois a été moins humide et donc relativement épargné. Les volumes sont très disparates. Dans le verre, les premières impressions sont bonnes et les vins ne devraient pas rougir de la comparaison avec 2015.

Traitements plus ou moins efficaces

Le traitement du mildiou est uniquement préventif, donc on suppose que les vignerons les plus attentifs et méticuleux ont gagné. Des vignerons bio auraient eu recours aux traitements conventionnels devant la pression du mildiou pour sauver leur récolte, quitte à perdre leur label. Pour Michel-Henri Ratte, vigneron à Arbois , c’est la combinaison des traitements recommandés en biodynamie qui a été efficace : « La silice est un booster du cuivre. En associant au cuivre les tisanes de reine des prés, de prêle ou d’osier, riches en silice, j’ai maîtrisé le mildiou en seulement quatre traitements ».

Ci-dessous : les vins du Jura ont besoin de vieillir en cave, ici chez Jean-Batiste Menigoz au domaine Les Bottes Rouges – hommage à la chanson des Wampas (photo I. Bachelard)