Accueil Un point sur les sorties primeurs les plus emblématiques

Un point sur les sorties primeurs les plus emblématiques

Auteur

Yohan
Castaing

Date

23.05.2017

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Après une semaine de dégustations primeurs pleines d’émotion face à un millésime 2016 que Terre de Vins a qualifié de « super 2016 », les premières propositions de prix étaient dans tous les esprits.

Le marché des primeurs à Bordeaux, entièrement réalisé sur la place de Bordeaux pour les propriétés les plus importantes, est souvent un jeu de dupes empreint de négociations serrées. Les acheteurs anglais, via la place de Londres, l’une des plus influentes, avaient fait savoir qu’en raison du Brexit et d’une baisse de la livre anglaise, toute hausse de prix donnerait une vision plutôt pessimiste aux acheteurs qui «  risqueraient de se détourner des achats  » selon Max Lalondrelle, responsable des achats chez Berry Bros. & Rudd, le plus ancien négociant londonien.

«  Nous paierons plus cher cette année que l’année dernière uniquement à cause de notre taux de change et les prix devront être en ligne avec 2015  » ajoutait-il en tout début de campagne. Et ce fut le cas des premières sorties, notamment avec Château Cos d’Estournel qui offrit un prix de 120 euros HT départ négociant (soit 10% par rapport à 2015) avant de disparaître des écrans radars sûrement à cause d’épisode de gel. Un gel qui a, sans mauvais jeu de mots, refroidi bien des esprits tant les dégâts sont nombreux dans le vignoble. Pourtant, le temps ensoleillé redonna des couleurs au marché et la sortie de Château Montrose à un prix identique au millésime 2015 (102 euros HT départ négociant) vit un engouement pour la propriété. Reste à connaître les volumes mis sur le marché.

Créer la rareté

Car il faut bien le reconnaître, les châteaux bordelais savent créer la demande. Château Lafite Rothschild, seul 1er Grand Cru Classé à être sorti en primeur ce lundi, propose une première tranche avec un peu moins de 50% des volumes produits à 455 euros HT départ négociant (au lieu de 420,00 euros HT l’année dernière soit une hausse de 8,3%) et l’on parle déjà d’une seconde tranche lundi prochain aux alentours de 480/500 Euros HT selon des négociants de place.
Idem pour Château Beychevelle qui, au prix de 56,40 euros HT départ négoce, est en hausse de près de 12% par rapport au millésime 2015. Mais avec 20% de moins en production cette année et des notes laudatives de la part des critiques américains, les bouteilles connaissent un vrai engouement.

Des réalités de marché bien loin des prospectives de certains sites anglais comme Wine Lister qui annonçait une baisse globale de 4% des prix. Mais comme le dit justement Max Lalondrelle, fin connaisseur des marchés primeurs, « Bordeaux est toujours compliqué car il y a un niveau politique qu’il n’y a pas ailleurs  ».