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C’est le printemps pour les Grandes Maisons d’Alsace

©I. Bachelard

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

16.04.2024

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Avec le printemps revient la présentation du nouveau millésime par les Grandes Maisons d’Alsace. L’occasion pour le groupement des producteurs-négociants alsaciens de faire déguster les cuvées tout juste embouteillées qui seront à l’aise sur les tables estivales. Mais aussi de montrer des vins épanouis par le vieillissement et de mettre en avant le gewurztraminer, 3è cépage d’Alsace. 

Ils étaient 25, les membres du GPNVA, Groupement des producteurs-négociants du vignoble alsacien, qui s’étaient réunis à Colmar pour présenter leurs vins. Thomas Boeckel, qui a pris la présidence du Groupement l’an dernier à la suite de Pierre Heydt-Trimbach, explique que le millésime 2023 est dans la norme actuelle : « La vendange a commencé fin août pour se terminer le 27 septembre. C’est un bon millésime malgré le changement climatique. On vendange plus tôt avec une bonne maturité ». Les vins présentés ont donc eu six mois pour se faire. Il insiste sur leur caractère mûr, leur fruit, leur fraîcheur et leur « buvabilité ». 

Grandes Maisons d’Alsace : les producteurs négociants
« Cette 3ème édition est celle de la confirmation » précise le président du GPNVA. « Depuis la première en 2022, notre objectif est de donner de la visibilité aux 34 membres des Grandes Maisons d’Alsace. Pour devenir membre, il faut être producteur et négociant » Pour certains, l’activité négoce domine, pour d’autres, c’est plutôt un complément minime. Et Thomas Boeckel de poursuivre : « Nous existons depuis 110 ans, nous avons une grande part de responsabilité dans le vignoble. Nous représentons 40% des ventes totales des vins d’Alsace, dont 50 % des volumes sont exportés. Cette part de marché est très importante, car sur 130 millions de bouteilles, les Grandes Maisons d’Alsace en commercialisent 60 millions ». 

Des soirées Mets & Vins 
Les Grandes Maisons vont aussi à la rencontre directe des consommateurs en organisant des repas en présence de leurs membres, qui commentent leurs vins.  Le prochain dîner aura lieu le 18 avril Au Vieux Moulin, à Graufthal, au nord-ouest de Strasbourg. On pourra y goûter les cuvées du domaine Kirrenbourg, de Léon Beyer, de Louis Sipp et d’Arthur Metz. Un joli menu local et de saison est proposé par le chef Guillaume Kassel.

Toutes les facettes du gewurztraminer 
L’année dernière, le GPNVA célébrait ses 110 ans et avait proposé une table au millésime 1993, afin de montrer que 30 ans ne font pas peur aux meilleurs terroirs d’Alsace. Cette année, honneur au gewurztraminer, qui représente environ 20% du vignoble, c’est-à-dire qu’il est le troisième cépage juste derrière le pinot blanc (la base du crémant d’Alsace) et le riesling. « Il mérite qu’on en parle, car il a de multiples expressions » note Thomas Boeckel. Si le gewurztraminer était traditionnellement un vin parfumé et doux, ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nombreux producteurs prouvent que le « gewurz » peut être délicieux sans sucre résiduel, s’il est travaillé comme il faut à la vigne et vendangé au moment opportun. C’est aussi un cépage qui se prête très bien à la macération (vinification comme un vin rouge) pour produire des vins orange. Le gewurztraminer peut aussi se décliner en vendanges tardives ou en SGN, sélection de grains nobles, lorsque les conditions climatiques le permettent. Cela a été rarement le cas en 2023. 

A table ! 
« Ce cépage est un peu en sommeil, alors qu’il a une singularité propre à l’Alsace. Bien mis en scène il plaît avec des condiments, de l’estragon, une caille farcie aux raisins, un bleu des Vosges persillé » explique Tristan Ringenbach restaurateur sommelier au Valtrivin (à Lapoutroie) chargé d’animer le « bar à gewurz ». « Il faut le proposer au verre, car il offre des alliances piquantes. C’est grâce aux bons accords que les clients se souviennent du cépage ». 

Tristan Ringenbach restaurateur sommelier au Valtrivin ©I. Bachelard