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Provence : l’eau s’est retirée mais l’épreuve continue                         

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

26.05.2025

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Une semaine après les orages du 20 mai, le vignoble provençal panse ses plaies. Entre découragement et résilience, les vignerons doivent gérer l’urgence. Premier soulagement, un arrêté ministériel vient d’autoriser l’épandage par drone.

Nicolas Garcia, le directeur du syndicat des Côtes de Provence a encore du mal à réaliser. « Il est tombé de 100 et jusqu’à 250 millimètres en 2 heures dans la vallée de la Mole (située dans le Massif des Maures, entre Cogolin et Bormes-les-Mimosas, ndlr). Une vague a déferlé, il y a eu de 0,50 à 1,80 mètres d’eau dans les vignes. Ce fut violent et surprenant. Avec les pluies printanières, le sol gorgé d’eau a raviné ».

Le désarroi est total dans le vignoble d’autant plus qu’il n’y a pas eu d’alerte. Glissements de terrain, vignes inondées ou arrachées, palissages abîmés, limon sur les feuilles, sont des scènes poignantes pour les coopérateurs des caves de Grimaud et de Vidauban et quelques domaines. Le recensement est toujours en cours.

Les secours arrivent du ciel

La Chambre d’agriculture du Var et sa cellule de crise ont pris les choses en main et contacté les services de l’État. Son président Sylvain Audemard est satisfait, un arrêté ministériel publié dimanche 25 mai, autorise et c’est une première, l’épandage de bouillie bordelaise par drone.

boue dans les vignes suite aux inondations provence mai 2025

L’eau, repartie aussi vite qu’elle est arrivée, a déposé de la boue sur les vignes ce qui empêche la photosynthèse d’avoir lieu. Et surtout, avec des sols gorgés d’eau, impossible d’accéder dans les parcelles. La pression du mildiou est forte, il faut agir rapidement. André Lanza, coopérateur à la cave de Grimaud, également président de la FDSEA du Var, a œuvré auprès des instances professionnelles pour avoir l’autorisation de ramener de la terre dans les parcelles érodées par l’eau. Il évalue à une centaine le nombre d’hectares touchés.

Sylvain Audemard rappelle que le risque de ce genre d’incident climatique est connu : « C’est un risque majeur sur le département, des aménagements hydrauliques doivent être réalisés pour y remédier aussi bien pour les cultures que pour les biens et les personnes ».