Samedi 21 Juin 2025
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20.06.2025
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La Commission européenne avait annoncé fin mars un plan pour venir au chevet de la filière, bousculée par le changement climatique et la réduction de la consommation d’alcool. Jeudi dernier, les vingt-sept se sont entendus sur l’arrachage des vignes, la simplification de l’étiquetage et la définition des boissons à faible teneur en alcool.
Avec 60% de la production mondiale, l'Union européenne est le premier producteur, consommateur et exportateur de vin sur la planète. Pourtant les pays membres doivent consentir à des ajustements pour palier une conjoncture défavorable. Dans un récent rapport, l'UE tablait sur une baisse de 1% de la consommation européenne de vin chaque année, en raison du changement de mode de vie. La consommation passerait à 19,8 litres par personne en 2035, contre une moyenne annuelle de 22,3 litres entre 2020 et 2024.
Afin de lutter contre la surproduction, la Commission entend offrir plus de souplesse aux Vingt-Sept dans les opérations d'arrachage et de replantation. L'exécutif veut aussi relever le plafond des aides européennes de 50 à 80% des montants investis pour adapter les vignobles au dérèglement du climat.
Les Etats européens ont validé ce plan, moyennant quelques modifications.
Les Vingt-Sept veulent exempter les vins destinés à l'exportation de certaines obligations d'étiquetage. La liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle ne seraient obligatoires que pour une commercialisation dans l’espace communautaire. Le but est de « réduire la charge administrative » des producteurs, dans un contexte international plus tendu, notamment depuis les menaces de taxes douanières de Donald Trump à l’entrée du marché des États-Unis.
Pour faire face aux changements dans les modes de consommation, la Commission européenne souhaite en outre développer les vins sans alcool et à faible teneur en alcool, grâce à des définitions harmonisées entre les Vingt-Sept. Jusqu'à 0,5°, l'UE valide clairement cette dénomination de « vin sans alcool », contestée par une partie de la filière.
Les Vingt-Sept ont en revanche légèrement modifié l'étiquetage des produits à teneur réduite en alcool - supérieure à 0,5% mais inférieure d'au moins 30 % aux produits classiques avant désalcoolisation. Les pays européens ont en outre rayé la mention de boissons « light (légères) en alcool » pour lui préférer « à faible teneur en alcool ».
Le texte va désormais prendre la direction du Parlement européen. La Commission espère une entrée en vigueur début 2026.
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