Vendredi 6 Juin 2025
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05.06.2025
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Le numéro spécial Bordeaux Primeurs 2024 est disponible dans les kiosques. Pour accompagner sa sortie et compléter le dossier dégustation du magazine, nous publions, en exclusivité sur notre site web, les notes et commentaires des appellations qui n'y figurent pas. Aujourd'hui, retrouvez notre sélection sur les appellations Lalande de Pomerol, Saint-Émilion, Puisseguin Saint-Émilion, Lussac Saint-Émilion, Bordeaux & Bordeaux Supérieur.
Carillon d'Angelus [92-94]
90 % merlot et 10 % cabernet franc. Un joli jus saillant, floral, croquant, encore un peu sur la prise de bois au moment de la dégustation primeurs, qui lui impose une dimension toastée, mais le toucher poudré et finement ciselé lui apporte une jolie buvabilité, qui devrait se confirmer sur la durée. Il n'est pas d'une immense longueur mais il revendique son côté pimpant et digeste.
L'If [93-94]
Un joli éclat, précis, brillant, sur un fruit « al dente », très appétissant. La bouche est construite sur une architecture tannique rigoureuse, au toucher crayeux, dotée de quelques angles mais suffisamment pulsante pour donner une dimension saignante à la chair ferme. C'est un vin traçant, juteux, strict mais élancé et taillé sur l'élégance. Finale zestée, sur l'orange amère.
Vignobles Chatonnet - L'Archange [88-89]
Nez sur l'acidulé, la cerise croquante. Une certaine tension irrigue ce vin à la silhouette rigoureuse, qui décline une palette aromatique sur les amers et un habit tannique très pressant, voire crissant. La bouche est alignée et tendue, assez serrée, sur un registre digeste.
Château des Annereaux AB [90-91]
Nez de bergamote et de violette, un poudré fin, menthe écrasée, le paysage aromatique nous inspire. Un vin qui se signale par sa silhouette étirée, souple. La matière n'est pas débordante mais elle se campe sur une jolie architecture, des tanins fermes, une acidité saillante. Il assume son registre digeste et plutôt délicat.
Château Les Cruzelles [91-93]
La densité aromatique qui se profile dès le premier nez nous laisse attendre un vin de beau pedigree, aligné, sérieux. La bouche va dans le même sens : jus droit, plein, chair cohérente et sapide, tanins fermes, finale savoureuse quoique juste serrée par une ponctuation légèrement asséchante. Un très joli 2024.
Château Haut-Chaigneau [87-89]
Sur un registre croquant, voire mordant, dans la ligne fraîche du millésime signée par le fruit rouge à noyau, ce vin décline une silhouette mince, tendue, campée sur une arête acide prononcée et des tanins qui ont de la fermeté. Notes pâtissières apportées par l'élevage.
Château Siaurac [89-91]
Joli fruité presque pinotant, sur la griotte, une touche d'épice, une sucrosité centrée. Un jus de berlingot mordant, de la gourmandise, une trace croquante signée par des tanins finement griffus et un élevage joliment maîtrisé. Sur la délicatesse, c'est une jolie interprétation du millésime.
Vignobles Chantonnet -La Sergue [88-89]
Une certaine densité capiteuse, du menthol réglissé, une touche de prune confite, voire de pruneau. La bouche est construite sur une grosse structure, des tanins qui ont du répondant, un élevage encore marqué à ce stade qui vient enserrer le vin, souligner le côté compoté et torréfié.
Château Clarisse [90-91]
Ce puisseguin séduit par sa texture légère, ses tanins souples, et une acidité vive qui lui confère une belle buvabilité. Son caractère gourmand, presque estival, en fait un vin idéal pour des moments de convivialité décontractés. Un vrai plaisir (presque) immédiat, parfait pour partager entre amis.
Château Soleil [93-94] CC
Nez expressif, assez capiteux, convoquant la cerise à l'eau-de-vie et la fraise écrasée. Plutôt séducteur ! De la jutosité, une attaque vive et fraîche, des tanins feutrés et intégrés, aucun excès d'acidité ni de sucrosité, un fruit pimpant, bien à point, centré, acidulé et sapide en finale. Une très jolie réussite sur un millésime pas simple à négocier, et très certainement un bon achat à faire en primeurs. Bravo !
Château Croix de Rambeau [88-89]
Nez assez capiteux, empreint d’une note toastée, sur le fruit à coque. Bouche bien ajustée, pleine, calibrée, on a une bonne trame juteuse et fine, de la longueur, des tanins qui ont une certaine fermeté. C’est bon, digeste, construit, à défaut d’avoir énormément de fond.
Château La Rose Perrière [88-90]
Beaucoup de velouté, une onctuosité de la chair tout en dessin sphérique, signée par des tanins feutrés et un soutien acidulé qui lui donne un petit twist bienvenu. Du charme, de la buvabilité, c'est une bien jolie bouteille en 2024.
Château Roc de Calon [87-88]
Nez qui se présente sur une fine balance aromatique entre le fruit frais, la coriandre, la feuille de tomate, une touche de noyau. La chair est svelte, émaciée, assez effilée sur la longueur, on se situe à la limite de ce que le millésime avait à offrir en termes de volume et de consistance. Il a pour lui l'avantage de la digestibilité.
Domaine Simon Blanchard "Guitard" [92-93]
Une très belle distinction, de la verticalité et de la profondeur, c'est un vin issu d'un travail précis. 89 % de cabernet franc (le solde en merlot et malbec), part de vendange entière, ce parcellaire revendique son style et ça lui va bien en 2024. Beau travail sur le toucher de bouche, entre la chair centrée et fuselée, le satiné des tanins, l'allonge. Un vin élégant et frais, qui va se révéler progressivement avec le temps.
Château Hostens-Picant [89-90]
Un fruité très distinct se profile, sur un éclat de cerise gourmand et frais. Le noyau affleure, la feuille de tomate également. Ce 2024 est tracé de façon longiligne, assez délié, sur un jus souple, ses tanins ont de l'accroche mais pas d'agressivité, sa trame acide est en soutien, sans morsure. Profil digeste et aimable. Manque un peu de fond.
Château Grand Village [94-96]
Précis, affûté. Croquant sur la sève. On devine une approche ultra-ciblée, sur le plan aromatique comme textural. Jutosité impeccable, trame pulsante sur un jus vibrant et des tanins à relance, le vin est monté sur ressort, il ne cesse de progresser et il franchit un nouveau palier en 2024. C'est le bordeaux sup' qui galvanise la quintessence de Bordeaux.
Les Perrières de Lafleur [96-98]
L'énergie traçante de ce terroir combine un floral évanescent et un poudré sensuel, on est une nouvelle fois en présence d'une grande signature tactile. Ce jus pulsant, vibrant, tout en dentelle, est une expression du lieu, calcaire, verticale, sanguine. C'est encore une fois un grand vin de terroir et de texture, qui dépasse les marqueurs du millésime pour envoyer tout son caractère, séveux et persistant.
Château de Reignac [88-89]
Un bien joli équilibre dans ce Reignac 2024 qui conserve un côté séveux dans sa chair, tout en affichant le délié de la matière propre au millésime. Les tanins ont un peu de grip, l'ensemble est cohérent et aimable, très digeste. À noter : une cuvée Balthus 100 % merlot plus structurée et épaulée.
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