Accueil Dégustation 4 grands rouges de Provence

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

21.12.2016

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Ils n’arrivent pas à la cheville des rosés… en termes de volume, ne parvenant pas à franchir la barre des 10%. Ce sont pourtant de grands vins à base de grenache, mourvèdre, syrah, parfois complétés de cabernet-sauvignon ou de carignan. Ils se distinguent par des notes de fruits rouges virant aux noirs avec l’âge, souvent agrémentés d’arômes d’essences de garrigue, de notes épicées ou animales, se mariant aisément aux grillades et légumes d’été, aux daubes et civets pour les vins de garde.

Château de Pibarnon 2012
AOP Bandol
20 €

Les Saint Victor produisent depuis près de 40 ans des bandols dans ce petit coin de paradis au bout de La Cadière d’Azur en allant vers la mer. Eric a repris la tête du domaine de 65 hectares (et 15 en fermage) depuis 2000. Une mosaïque de quelques 250 parcelles à une moyenne de 300 mètres d’altitude s’étendent sur des sols de calcaire blanc du Trias qui apportent une finesse aromatique et une grande élégance aux vins, et sur les fameuses marnes bleues du Santonien qui signalent de grands terroirs comme Pétrus, Yquem… Le domaine est en bio depuis plus de 10 ans. Le mourvèdre (associé à 10% de grenache), passé en foudres de chêne pendant 20 mois, donne un vin élégant, discrètement épicé sur des notes mentholées et réglissées, aux tanins mûrs déjà veloutés.
A table : sur un onglet de veau ou un navarin d’agneau.
www.pibarnon.com

Château Revelette 2013
AOP Coteaux d’Aix-en-Provence
11 €

Le Château Revelette, dans un parc peuplé d’arbres centenaires avec des jardins à la française, et ses 24 hectares de vignes à la limite entre Var et Vaucluse, appartiennent depuis 30 ans à l’excellent Peter Fisher, vigneron allemand formé en Californie. Le vignoble, certifié en bio, s’étend sur 12 parcelles de vignes en pentes douces à 350 m d’altitude, plantées de neufs cépages, vendangés manuellement et vinifiés séparément. Le rouge de la gamme Château, passé en cuves béton, est un vin plus frais et aromatique que le Grand Rouge, de grande garde, élevé en barriques. Cette cuvée d’un excellent rapport qualité-prix, à 37 % syrah, 42 % cabernet sauvignon, 16 % grenache et 5 % carignan (les grenaches et les carignans ont plus de 50 ans) développe un nez puissant de fruits noirs, de chocolat, d’épices et de violette sur des tanins charnus. Il nécessite un carafage avant dégustation.
A table : avec des côtelettes d’agneau grillées ou un tagine longuement mijoté.
www.revelette.fr

Château Grand Boise 2013
AOP Côtes-de-Provence Sainte-Victoire
12, 50 €

Le magnifique domaine est en pleine évolution depuis l’arrivée à sa tête fin 2012 de Jean Simonet. L’ancien directeur commercial du château Pibarnon a entrepris de changer les pratiques culturales pour aller plus loin dans le bio (certifié en 2013), a imposé les vendanges manuelles pour quasiment tous les vins, travaille avec des levures indigènes et élève les vins en cuvier béton et demi-muids, « plus respectueux du fruit avec de l’élégance et plus de longueur ». 12 hectares ont également été replantés en trois ans (syrah, grenache et rolle en sélection massale) sur le vignoble de 30 hectares de 77 parcelles en terrasses. Jean Simonet élabore désormais les vins avec le maitre de chai Yoann Aglietti. Le Grand Boise 2013 (50% grenache, 35% syrah et 15 % carignan mais sans cabernet sauvignon, pas assez mûr sur ce millésime) est à l’image de cette évolution, sans surmaturation ni trop d’extraction, juste harmonieux.
A table : avec un gigot d’agneau au romarin.
www.grandboise.com

Villa Baulieu
Cuvée Bérengère 2012
AOP Coteaux d’Aix-en-Provence
17 €

Jadis propriété des Comtes de Provence, la Villa Baulieu, au nord d’Aix en Provence, a été rachetée en 2002 par Pierre Guenant qui s’est associé à Julien Lavenu, collaborateur de Stéphane Derenoncourt, et au vigneron Michel Fabre pour restructurer le domaine et repenser ses vins qui devraient passer en bio à moyen terme. C’est aujourd’hui sa fille Bérengère qui préside aux destinées du domaine. La Villa Baulieu est d’abord connu pour son blanc en sauvignon mais la cuvée Bérengère rouge, élevée 10 mois en barriques de chêne (à 20 % neuves) est prometteuse. Elle est élaborée à partir de grenache et de syrah sur des terres basaltiques (70 %), et de cabernet sauvignon (30 %) sur des cailloutis calcaires. Il développe des arômes de kirsch et chocolat, sur un boisé déjà fondu et épicé.
A table : sur un canard aux airelles ou une cote de bœuf grillée.
www.villabaulieuvignoble.com

Ces quatre vins sont extraits de la sélection réalisée par Frédérique Hermine dans le cadre du hors-série « Côté Sud » de Terre de Vins (octobre 2015).