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Cépages résistants : la solution pour un vignoble durable ?

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

31.01.2024

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A Millésime bio, la masterclass animée par le Meilleur jeune caviste de France 2022 Alexis Zaouk a permis un premier décryptage de quelques cépages résistants à découvrir sur le salon.

Pour faire face aux maladies (mildiou, oïdium, blackrot) et aux aléas climatiques (manque d’eau, ensoleillement et/ou froid intense), on peut travailler sur de nouvelles techniques en vigne et en cave mais on peut aussi chercher de nouveaux cépages capables de répondre à ces problématiques. 45 variétés résistantes ont été inscrites au catalogue des cépages français depuis leur autorisation en 2018 (132 à l’échelle européenne). C’est le souvignier gris qui est aujourd’hui le plus planté (350 hectares sur les 1200 actuels d’hybrides)

Ces hybrides ont intégré à ce jour le cahier des charges d’une quinzaine d’IGP mais pas d’AOP hormis le voltis autorisé depuis fin 2022 dans l’AOP Champagne. « Ce ne sont pas des OGM mais des hybridations par pollinisation qui nécessitent souvent 12 à 25 ans de recherche et 6 ans de test en production, explique Alexis Zaouk, meilleur jeune caviste de France en 2020 (La Cave d’Alex a Nanterre) qui a planché sur le sujet pour la conférence proposée dans le cadre de Millésime Bio. L’idée est de féconder ensemble deux cépages, l’un intéressant pour le goût et l’aromatique, l’autre pour utiliser le moins de produits possible dans les vignes ». Le procédé n’est pas nouveau puisqu’au milieu du XXe siècle sur un vignoble français de 1,2 millions d’hectares, 400 000 étaient des hybrides résistants, le reste en vitis vinifera, l’espèce de vigne couramment plantée en France. La marge de progrès reste néanmoins importante, la filière française ayant davantage travaillé jusqu’à présent sur les porte-greffes et les clones que sur les nouvelles variétés.

©F. Hermine

Le Vin de France blanc Reflet 100% floréal 2023 de Sequentis (17) 12% vol. (environ 10€)
Un hybride de villaris aromatique et de muscadinia résistant élevé 6 mois en cuve inox. Jaune doré, très floral sur des notes d’agrumes, de fruits exotiques, citron confit, fruits de la passion, ananas. Il devrait intégré bientôt l’AOP Touraine. Avec un fromage de chèvre. Stand A4-1526

Le Vin de France blanc 100% rivairenc 2021 d’Ampelhus (34) 11,5% vol. (environ 15-16 €)
Un ancien cépage languedocien résistant aux fortes chaleurs et au manque d’eau grâce à ces grosses baies mais délicat et peu productif. Vinifié en cuve inox. Jaune rosé couleur champagne, des arômes de fruits mûrs  (coing, mirabelle), groseille, amande, gras et ample sur une trame légèrement épicée. Avec une viande blanche à la crème. Stand B2-703

Le Vin de France rosé L’Affranchi en artaban-muscaris 2023 du Domaine la Clausade (34) 13% vol. (12€)
Un assemblage de deux hybrides vinifié en cuve et sans ajout de sulfites. De couleur abricot clair, des arômes d’agrumes et petits fruits rouges sur une trame souple et sapide. Avec un poisson grillé. Stand B1-40

L’IGP Val de Loire rouge Cocagne 100% grolleau 2022 du Fief noir (49) 11,5% vol. (15€)
Une vinification 6 mois en cuve béton pour ce cépage tardif d’Anjou, vigoureux et naturellement très résistant grâce aux peaux épaisses de ses baies faisant barrage aux fortes températures. Le grolleau fait partie des 6 cépages qui doivent intégrer l’AOP Touraine. De couleur cerise clair, des arômes de griottes, d’épices douces, poivré, très digeste sur une finale acidulée. Avec une assiette de charcuteries. Stand B2-742

Le Vin de France 100% piquepoul noir 2022 d’Ampelhus (34). 13,5% vol. (17€)
Une vinification en cuve inox pour ce cépage languedocien abandonné (mais que l’on retrouve également à Chateauneuf-du-Pape, résistant à la sécheresse et aux fortes températures. De couleur grenat clair, floral et fruité sur des arômes de fraise, groseille, cerise, souple, sanguin et gourmand. Avec une viande rouge grillée. Stand B2-703