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Dans les coulisses du jury de l’incubateur de start-up de Bernard Magrez

Auteur

Michel
Sarrazin

Date

31.10.2023

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Terre de vins était, en observateur, ce jeudi 26 octobre, avec le jury de sélection des candidats pour le programme Primeurs de l’incubateur de Start-up créé par Bernard Magrez. 

« Bernard Magrez a décidé de créer un incubateur référent dans le monde du vin et de fédérer les initiatives ainsi que les aides à des jeunes entrepreneurs, dans la sphère régionale. Les projets doivent être dans le champ de la viticulture, de la bière, des spiritueux, et de l’œnotourisme. On est dans la philanthropie entrepreneuriale. M Bernard Magrez ne gagne pas d’argent sur ce dispositif et il se souvient de ses débuts où les spiritueux ne voulaient pas rentrer dans les supermarchés : lui l’a fait » décrit Fabrice Guez, directeur de l'incubateur :
Une fois sélectionnées, ces start-up découvrent un lieu de travail et d’échange avec un double accompagnement Bernard Magrez-UNITEC, financé par l’incubateur et assuré par des professionnels. Ce lieu, c’est le château Le Sartre, à Léognan, acquis en 2017 par Bernard Magrez. « Ces start-up bénéficient d’une visibilité accrue et, au cours des deux années que dure le programme, nous leur faisons rencontrer des banques, et, chaque semaine, des intervenants sur divers domaines » ajoute Fabrice Guez. 
L’incubateur a donc vocation à permettre de 

  • construire un business model viable et rentable, 
  • structurer la start-up afin de la préparer à son développement
  • lancer une phase de croissance. 

Des projets innovants d’abord
Les projets présentés doivent servir le monde du vin. C’est souvent le cas. Mais parfois le lien est ténu, et force de constater, lors du jeu de questions/réponses, la bienveillance des membres du jury qui s’efforcent de voir comment on peut raccrocher le projet aux objectifs de l’incubateur pourvu qu’il touche à l’éco citoyenneté ou à la préservation de l’environnement et qu’il est « innovant ». Le candidat doit alors montrer sa « capacité à pivoter/à s’adapter ». Parmi les autres critères d’évaluation, on mentionnera « la disponibilité de l’équipe » qui devra se déplacer à l’incubateur, le « réalisme de l’offre », « l’analyse de la concurrence », la « pertinence du business plan », « peut-on leur apporter quelque chose ? » et « besoin/envie d’être accompagné ». Autant de critères qui amènent des débats au sein du jury.  

Des avis discutés
C’est avec beaucoup de professionnalisme et de respect pour les divers avis que les membres d’horizons multiples débattent dans une vraie démocratie. Le point central est que ne pas savoir n’est pas perçu comme un handicap chez le candidat : « Il a besoin d’aide, sinon il ne serait pas là ». La capacité à apprendre et la pertinence du projet (l’étude de marché surtout) sont jaugées. 

« Tout est à bâtir, il faut mâturer l’idée », « il a mal analysé le marché », « il est trop au stade de l’idée, nous pourrions l’inciter à faire une étude de marché ». « Y a-t-il vraiment un besoin sur le marché ? ». « Son positionnement n’est pas clair » mais « il a bien répondu aux questions ». « Il va coordonner toute la chaîne de valeurs », « il propose une entreprise qui répond à de vrais enjeux ». « Il se trompe sur le client final, ce n’est pas celui-là ». « Il n’a pas identifié la concurrence ». « Il ne s’est pas exprimé sur ses attentes sur l’incubateur » (aïe !). 

Autant de manques perçus qui sont en fait des marges de progrès que l’incubateur travaillera avec le candidat. Le portrait robot du candidat idéal est difficile à cerner, mais un membre tente de le définir : « c’est un candidat régional qui a un bon potentiel, mais qui a des choses à améliorer ». Quelqu’un complète : « une capacité d’écoute et de la disponibilité pour être là lors des rendez vous ». Un autre ajoute : « Il faut que le projet soit sur la base d’une idée qui va dans le bon sens, prouvée par une étude de marché, avec un premier prototype ou une application ou des clients testeurs qui montrent la viabilité du projet.  Et qu’il y ait quelque chose en plus».

Le Directeur de l’incubateur conclut « montrer que cela peut fonctionner ».