Vendredi 13 Juin 2025
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11.06.2025
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Quatre ans de prison, dont un an ferme, ainsi que 100.000 euros d'amende ont été requis mercredi au tribunal correctionnel de Reims contre un vigneron accusé d'avoir produit et vendu des centaines de milliers de bouteilles de faux champagne.
Le vigneron de 56 ans est jugé depuis mardi pour avoir produit et vendu pendant un an entre 2022 et 2023 du faux champagne, qu'il fabriquait dans l'Aisne avec des vins d'Espagne et d'Ardèche, auxquels il rajoutait des arômes et du gaz carbonique pour les rendre pétillants. Le préjudice total a été estimé à plusieurs millions d'euros.
Deux ans de prison avec sursis et 100.000 d'amende ont aussi été requis à l'encontre de son épouse pour les mêmes chefs d'escroquerie et usurpation d'appellation d'origine. Dénonçant "une logique de profit cynique et préméditée", la procureure a également requis pour le couple une interdiction définitive de gérer une entreprise et d'exercer une activité industrielle et commerciale en lien avec
le champagne, ainsi que la confiscation de l'ensemble de leurs biens saisis et la destruction des bouteilles saisies.
Enfin, la procureure a réclamé 300.000 euros d'amende pour la société holding du couple, la SAS Chopin, pour détournement et abus de biens sociaux.
Le jugement sera rendu le 2 septembre. "C'est une triste conclusion. J'ai fait une erreur, je suis ruiné et je n'ai rien d'autre à ajouter", a réagi le prévenu devant quelques médias dont l'AFP à l'issue de son procès. Son avocat, Me Francis Fossier, a plaidé pour une peine de prison avec sursis pour les chefs d'escroquerie et d'usurpation d'appellation d'origine, soulignant que son client a déjà été incarcéré pendant "sept mois" au Maroc, "dans des conditions horribles".
Après l'éclatement au grand jour de son activité frauduleuse de champagne à l'été 2023, à la suite de révélations de l'une de ses anciennes employées, l'entrepreneur avait fui au Maroc et tenté de se relancer là-bas en créant notamment une société de maraîchage. Mais il avait fini par être arrêté, condamné et incarcéré dans ce pays pour une affaire de chèques sans provision. Le volet douanier de l'affaire - concernant les exportations de son faux champagne - a été reporté au 3 février 2026. Le vigneron fait aussi face à une autre procédure judiciaire pour des accusations de violences sexuelles portées par plusieurs de ses ex-employées, dont cinq ont porté plainte.
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