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Henriet-Bazin, le chardonnay singulier de Villers-Marmery

Auteur

Laurie
Andrès

Date

01.11.2019

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Ingénieur de formation, Nicolas Rainon exploite, avec sa compagne Marie-Noëlle Rainon-Henriet, un vignoble de huit hectares sur la montagne de Reims, où le chardonnay « pinote » à souhaite.

De sa formation initiale, Nicolas Rainon a gardé la précision. Ingénieur, il est aujourd’hui aux côtés de Marie-Noëlle Rainon-Henriet, sa compagne, et travaille un discours minutieux sur l’élaboration de ses champagnes. Amoureux du terroir, il connaît les coins et recoins des parcelles de vignes qu’ils exploitent. Aucun détail ne lui échappe, pas même « les doigts de gant » – dûs aux rivières qui jadis ont créé des sillons sur les coteaux – et qui se sont formés sur le terroir de Villers-Marmery.

Villers-Marmery « only »

Sur les presque 8 hectares (principalement sur la Montagne de Reims, beaucoup de pinot noir donc) de Marie-Noëlle et Nicolas, 2,75 hectares de chardonnay sont répartis sur 18 parcelles sur le seul village de Villers-Marmery.
Quid du chardonnay de la Montagne de Reims ? Il pinote.
L’enfant chéri de la Côte des Blancs coule des jours tranquilles sur de la graveluche de craie – de tout petits morceaux de craies – dans ce village classé Premier cru. De cette particularité naît une multitude de facettes.
Depuis qu’il est en selle (c’est un féru de vélo), Nicolas bichonne ce cépage blanc. Arrêt des herbicides, charutage ont permis de « remettre de la vie » là où il n’y en avait plus.
Avec clairvoyance, sans mâcher ses mots, il aime à rappeler que « la vigne est avant tout un être vivant, passée sous assistance respiratoire par Bayer et Monsanto ». Une conviction qui le pousse sans cesse à se réapproprier le sol. Sans certification bio pour autant, il refuse de se ranger derrière un label et se veut adepte du « laisser faire ».
De ses vins « qu’il ne boit pas car il sait comment ils sont faits », ressort l’âme d’un vigneron à la précision sans faille.
Mono-cuvées, parcellaires, Nicolas joue avec le sol et confie la vinification à Marie-Noëlle qui suit avec conviction les tribulations de son compagnon. Sans filtration, les vins de chaque parcelle reposent 9 mois sur lies dans des cuves émail. Les vinifications sont réalisées avec la tête de cuvée, le transport des jus par gravité, tout comme la filtration (pas de filtre mécanique ni de pompage), les fûts sont issus de la forêt locale, vin de réserve de 1968 à 2015 (méthode « solera »), vieillissement en caves de 4 ans à 7 ans minimum…

Nicolas et Marie-Noëlle, comme Nicolas et Pimprenelle peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Le chardonnay de Villers-Marmery a de beaux jours devant lui.
Et pour ne pas citer que le chardonnay ici, le tandem a aussi 1,75 hectares de meunier sur Faverolles et Coemy (Vallée de l’Ardre). De ce meunier qui pousse sur de la craie – rare – est né un mono-parcellaire issu d’une seule et unique parcelle « La Sente au Beurre » (prix sur demande). Quant au pinot noir, il s’accorde entre générosité et élégance. Des blancs de noirs en danseuse étoile plus qu’à la « Mike Tyson ». A partir de 25€.

Pour commencer :

Blanc de blancs Premier cru – Villers Marmery (existe aussi en extra-brut)
Les sols de craie et de graveluche offrent des vins droits, floraux et minéraux. Sur des notes de fruits exotiques (apportées par la craie de Villers-Marmery), la bouche est saline. De 25 à 27€.

www.champagne-henrietbazin.com