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Les blancs ouvrent le bal des vendanges en vallée du Rhône

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

04.09.2023

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Débutée le 15 août pour les muscats (soit près d’une semaine plus tard qu’en 2022) et dès le 28 pour les viogniers, la récolte des cépages blancs ouvre les vendanges rhodaniennes. Après l’épisode caniculaire, la fin août a été marquée par des nuits fraîches et des températures diurnes plus conformes aux normales, propices à une bonne évolution de la maturité. Si les degrés augmentent peu, les acidités se maintiennent à des valeurs bien supérieures à celles de l’année dernière, selon l’Institut Rhodanien. Les services techniques de l’interprofession notent un poids de baies qui stagne et qui est inférieur à la moyenne des 20 dernières années.

Au domaine de Montine, à Grignan, au cœur de l’appellation Grignan-les-Adhémar, Mélina Monteillet est dans les starting-block. La récolte des blancs a débuté le 31 août, par les viogniers et les grenaches. « Les blancs sont très jolis. Situées à Valaurie, sur un terroir d’argiles blanches, les vignes âgées n’ont pas souffert du chaud », explique la vigneronne.

Les pluies de juin ont fait grand bien à la végétation. « Dans l’ensemble le vignoble est sain pour notre année de passage en bio, où la pression du mildiou était forte. Nous avons même tombé du raisin sur certaines parcelles. La grêle du 1er avril avait produit une tombée naturelle. Le dôme de chaleur a concentré les sucres bloquant la maturité phénolique mais grâce aux 20 à 40 millimètres de pluies du 26 août, les vignes respirent un peu. » Dans cette partie de la Drôme, il faudra attendre encore une dizaine de jours pour la récolte des rouges.

À quelques kilomètres plus au sud, du côté de Cairanne, Pierre Amadieu du domaine homonyme, a débuté la vendange des cépages blancs précoces. « Sur des parcelles en souffrance où des grappes de viogniers confites risquent de perdre de l’acidité et sur des roussannes brûlées sur les faces exposées au soleil », précise le vigneron. Pas de soucis sur les grenaches blancs et les clairettes où la charge est importante. Il y a de gros écarts entre la plaine qui a souffert de la sécheresse et les coteaux de Gigondas où est basée la maison Pierre Amadieu. La pluie de la fin du mois a, là encore, fait respirer le végétal. Le vigneron note toutefois « de petites baies sur les grenaches noirs, qui n’ont pas coulé cette année et les syrahs sont jolies. Nous pensons les récolter vers le 11 septembre. »