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Les mesures pour développer l’œnotourisme, ça avance !

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

26.09.2019

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Un an après les premières Assises Nationales de l’œnotourisme qui avaient abouti à une liste d’une vingtaine de mesures, Hervé Novelli, président du Conseil Supérieur de l’œnotourisme a tenu à faire un point-étape sur les avancées.

« 60% de la vingtaine de mesures annoncées l’an dernier aux premières Assises nationales de l’Œnotourisme ont déjà été réalisées ou sont en cours » a annoncé fièrement l’ancien ministre du tourisme. Mais la principale mesure mise en place dès cette année réside dans l’autorisation des vendanges touristiques pour écarter le risque juridique de requalification des vendangeurs d’un jour en travailleurs clandestins. « Nous avons tenu à cette mesure emblématique qui symbolise la volonté des Pouvoirs publics de desserrer les contraintes pour libérer les énergies des acteurs du vin et du tourisme, a précisé Hervé Novelli. Il s’agissait d’instaurer un cadre réglementaire sécurisé pour que la prestation d’un touriste qui vient vendanger dans un domaine ne puisse être assimilée à un travail accompli par un salarié ». A condition qu’elle soit intégrée dans une offre touristique commerciale et donc payante, qu’elle soit ponctuelle et limitée dans le temps, effectuée sur une surface réduite et bien délimitée, sans finalité de rendement ni de productivité et sans lien de subordination juridique à l’égard du propriétaire des vignes. Et le CSO d’encourager le vigneron à immatriculer son activité auprès d’Atout France pour réduire encore les problèmes lors d’un contrôle par l’inspection du travail. Pour une prestation type, le CSO suggère au vigneron une présentation du domaine, des techniques de vendanges, un kit avec support pédagogique et sécateur, une explication de la transformation du raisin en vin, une dégustation et un repas, voire un souvenir sous forme de diplôme de vendangeur d’un jour, bouteille du domaine…

Trouver des financements

Hervé Novelli (photo ci-dessous) a également évoqué les actions qui ont été menées en priorité comme la création de la fédération des destinations Vignobles & Découvertes « pour représenter les labellisés auprès des pouvoirs publics » et la hiérarchisation de l’offre avec notamment la signature d’une convention-cadre avec les chaînes hôtelières via le GNC (Groupement National des Chaînes hôtelières présidé par Jean-Virgile Crance), prévue le 25 novembre prochain lors des Assises régionales du Val de Loire à Tours. Pour la création d’une chaire de l’œnotourisme à Paris sous l’égide de la Sorbonne, un groupe de travail se réunira le 15 octobre. Un deuxième groupe planche sur l’identification d’ici fin 2020 de l’offre œnotouristique nationale avec les professionnels du tourisme et du monde viticole, « une première qui n’existe dans aucun autre pays », a souligné Hervé Novelli. « Et dans le cadre d’une concurrence accrue, il ne faut pas se laisser distancer et défendre le vin comme élément de l’identité territoriale et produit de connaissance, de compréhension et de civilisation ».

Le président du CSO en a profité pour souligner dans ce cadre la relance des Trophées de l’Œnotourisme par le magazine Terre de Vins. Il a également poursuivi avec une mise en garde « contre les excès de précaution qui partent d’un bon sentiment mais qui pourraient se révéler prohibitifs car avec le vin, on déguste avant tout une connaissance d’une région ».

Parmi les autres outils à l’étude, la mise en place de mesures statistiques pour suivre les tendances avec l’intégration d’un indice spécifique de l’œnotourisme dans les grandes enquêtes de l’Insee, en négociation, et la création d’un observatoire économique. « Mais la difficulté est de savoir ce que l’on mesure – et on travaille actuellement sur la méthode – et de trouver des financements et des partenariats pour la chaire de l’œnotourisme mais également pour réaliser un inventaire de l’offre, pondère Martin Lhuillier, responsable du pôle Œnotourisme d’Atout France. Nous devons obtenir des accompagnements financiers et humains pour remonter les informations ». Car hormis quelques chiffres comme les 10 millions d’œnotouristes à 40% étrangers dans quelque 10 000 caves de l’Hexagone, la filière manque cruellement d’indicateurs suivis régulièrement.

Le CSO encourage par ailleurs la création de grands pôles régionaux comme ceux prévus à Chinon ou à Beaune, à l’instar de ceux déjà créés autour de la Cité du vin à Bordeaux, de la Maison de Sancerre ou du Carré du Palais à Avignon. Un programme œnotouristique présidé par Michel Bernard (ancien président d’Inter-Rhône, président du cluster Œnotourisme d’Atout France) a été initié au sein du CNIV (Comité National des Interprofessions des Vins) au début de l’année. Un guide d’accueil en caves devrait être diffusé par Atout France dans quelques mois. Une réflexion est menée par la nouvelle fédération Vignobles & Découvertes pour lancer un grand événement national de l’œnotourisme sur le modèle du Fascinant Week-end, né dans la vallée du Rhône il y a cinq ans et vite étendu à la Savoie, au Bugey, à l’Ardèche et au Beaujolais. Des discussions ont été initiées avec les filières spiritueux, cidres et bières pour étudier les synergies, avec le Ministère de la Culture pour ouvrir les grands sites culturels à la dégustation.

www.trophees-oenotourisme.fr