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Les spiritueux distillent les indicateurs socio-économiques

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

22.03.2024

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La Fédération Française des Spiritueux (FFS) a souhaité avoir davantage d’indicateurs pour mieux mesurer l’impact socio-économique du secteur des spiritueux et a sollicité pour cela le cabinet de conseil Utopies. 

On sait que la France est au premier rang des producteurs de spiritueux de l’Union Européenne mais au-delà de cette place en haut du podium, la Fédération Française des Spiritueux (FFS) a voulu récupérer davantage d’indicateurs pour mieux cerner le secteur. « A travers une présence dans tous les départements métropolitains et ultramarins, notre secteur contribue à 17 milliards d’euros de création de richesse et à 151 500 emplois » résumait fièrement le président de la FFS Jean-Pierre Cointreau à l’occasion du Salon International de l’Agriculture. « Et avec près de 4 millions de tonnes de matières agricoles transformées, le secteur des spiritueux contribue au même niveau que la viticulture à l’équilibre de nos exploitations agricoles ». 10 milliards d’euros de richesses sont attribués aux activités de production et de distribution des adhérents de la FFS (près de 250 entreprises à 95% PME-TP ), 4 milliards sont liés à la vente des spiritueux et 3 aux droits d’accise. L’impact est positif sur la création d’emplois : à 1 emploi direct dans la filière correspondent 12,7 emplois supplémentaires. Les spiritueux pèsent ainsi 151 500 emplois en 2022 : 58 700 induits par les dépenses des ménages et des administrations publiques, 48 400 indirects dans la chaîne des fournisseurs, 33 400 liés à la vente en Grande Distribution, en CHR et chez les cavistes – les spiritueux soutiennent 19% des emplois chez les cavistes, 29 % dans les débits de boissons (source Insee 2022), et 11 000 emplois directs. Ces derniers sont répartis comme suit : 19 000 dans le négoce, 8 100 en production, 3 100 en production de sirops, jus et boissons aux fruits, 650 dans la fabrication de cidre et vins de fruits. Les régions les plus pourvoyeuses d’emplois sont la Nouvelle-Aquitaine (5256), l’Ile-de-France (2036) et dans un mouchoir, la Normandie (483), Rhône-Alpes (474) et la région Sud (454). 

Carte de répartition des emplois de la filière Spiritueux ©Utopies

Une baisse des impacts environnementaux en amont
Faut-il le rappeler la filière des spiritueux, naissant toujours d’un fruit, d’une plante ou d’une céréale, est liée naturellement aux productions agricoles locales, que ce soit dans l’Hexagone, en Corse ou Outre-Mer.  Aux 2,9 Mds€ d’achats de spiritueux correspondent 700 M€ d’achats de matières agricoles. La production nécessite 4 millions de tonnes de matières premières : 1,9 million de tonnes de raisin, 860 000 tonnes de canne à sucre, 652 000 tonnes de betteraves, 133 000 tonnes de blé, 30 000 tonnes de pommes sans compter les cassis, marcs et lies de vin, orge, seigle, plantes et autres fruits. Leur contribution sociale n’est pas négligeable puisque les spiritueux pèsent 3 Mds € de droits d’accise qui servent à financer la retraite de 220 000 exploitants agricoles. Le montant des taxes accapare par exemple 71 % du prix d’une bouteille d’un litre à 40% vol. à 18€, soit 12,87€ en 2024.

En matière d’environnement, l’étude rappelle les impacts de la filière et de sa chaine de valeur amont, modélisés à partir des achats français et étrangers des adhérents de la FFS : 6,9 M de tonnes d’empreinte matière (combustibles, fossiles, biomasse, minéraux et métaux) dont 391 K tonnes de combustibles fossiles et 6700 GWh d’énergie. La FFS observe une tendance à la baisse des impacts environnementaux par litre : En 5 ans, - 1% de matières dont – 3% pour les combustibles fossiles et -16% d’énergie. Parmi les exemples de bonnes pratiques notables, le développement de la distillation vapeur ou à hydrogène pour réduire l’empreinte énergie, la généralisation des systèmes de récupération de chaleur et d’eau, l’abandon des combustibles fossiles pour des sources durables (bois, biométhane). Selon la FFS, plus des trois quarts des entreprises réduisent leur consommation d’énergie, 62% utilisent des matières premières durables et 73% développent l’écoconception des emballages. Des chiffres de bon augure.