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Philippe de Poyferré, nouveau président du Grand Cercle des Vins de Bordeaux

Philippe de Poyferré & Alain Raynaud ©DR

Auteur

Julia
Bouchet

Date

30.06.2025

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Depuis sa création en 2002 par Alain Raynaud, le Grand Cercle des Vins de Bordeaux s'est imposé comme un acteur fort dans la promotion des crus bordelais, réunissant les propriétés des deux rives autour d'une même ambition : valoriser la qualité et la diversité des terroirs. Philippe de Poyferré, tout juste nommé directeur, succède ainsi au fondateur de l'association et partage sa vision, ses priorités et les défis à relever pour cet organisme clé du paysage viticole.

Vous venez d’être nommé à la tête du Grand Cercle des Vins de Bordeaux. Quelle est votre première réaction ?

C’est un immense honneur et une grande responsabilité. Le Grand Cercle réunit 119 châteaux de 26 appellations. Il repose sur l’engagement de ses membres, la qualité de leurs vins et une véritable volonté d’entraide. Mon objectif sera d’aller dans ce même esprit, tout en apportant un regard neuf.

Pouvez-vous nous rappeler les origines du Grand Cercle ?

Bien sûr. Il y a 23 ans, Alain Reynaud a fondé le "Cercle Rive Droite", réunissant des propriétés comme Saint-Émilion, Pomerol ou Fronsac, trop qualitatives pour rester en marge de l’Union des Grands Crus. Le cercle "Rivière Gauche" est ensuite né à la demande des propriétaires de Médoc, Graves, Entre‑deux‑Mers… et les deux structures ont fusionné pour former le Grand Cercle des Vins de Bordeaux.

Qui peut rejoindre l’association, et par quelle démarche ?

L’accès est réservé aux propriétaires – et leurs vins doivent passer un processus strict de sélection : dégustés sur trois millésimes consécutifs, avec une commission d’admission. Il faut l’avis favorable des deux tiers des membres. L’objectif ? Garantir un haut niveau qualitatif tout en respectant la diversité des terroirs et des modes de culture.

Quels sont les atouts du Grand Cercle pour ses membres ?

Il y a trois axes à mon sens. La visibilité auprès des critiques et des professionnels. Chaque dégustation rassemble l’ensemble des appellations, ce qui est très apprécié des journalistes, négociants, cavistes et sommeliers. Le Grand Cercle est également un outil de promotion collectif avec des dégustations primeurs, ou des livrables, en France ou à l'international chaque année, une présence mutualisée à Wine Paris, des événements ciblés comme celui prévu le 8 septembre au Café Maritime à Bordeaux. Enfin, la solidarité et l'entraide, grâce notamment à de nombreux échanges sur les bonnes pratiques, la mise en relation entre membres, nous sont précieuses en ces temps difficiles.

Comment voyez-vous l’évolution du Grand Cercle dans un contexte économique et viticole compliqué ?

Nous ne voulons pas réduire la voilure. Les crises sont aussi synonyme d’opportunités pour ceux qui bougent. Nous souhaitons développer une relation plus personnalisée avec les critiques et journalistes, cerner leurs besoins, créer des événements sur mesure plutôt que de simples séances groupées et nous voulons aussi une ouverture plus fortes auprès des prescripteurs comme les sommeliers et les cavistes, voire potentiellement au grand public, en partenariat avec des médias spécialisés comme Terre de Vins.

Et sur le plan commercial, quelle est l'orientation ?

Aujourd’hui, l’export traditionnel se heurte à des lenteurs logistiques et à un négoce de moins en moins actif. Nous misons donc sur le marché français et les pays limitrophes, avec des dégustations ciblées (Toulouse, Paris, etc.) pour stimuler la vente directe. C’est un levier essentiel si les négociants réduisent leurs achats.

Encouragez-vous les adhésions de nouvelles propriétés ?

Oui, clairement. Le cercle a un vivier actif de 119 propriétés, mais il y a des domaines excellents qui n'ont pas accès à d’autres structures. Nous sommes plus accessibles, moins coûteux que certaines chambres syndicales. Nous allons être proactifs dans la prospection de nouvelles candidatures, toujours soumises à l’accord de la commission d'admission.

En quelques mots, quelle est votre feuille de route ?

Je souhaite, consolider ce qui fonctionne, la qualité, l’entraide, la promotion collective, puis innover dans la relation avec les critiques et journalistes (offre personnalisée), prescripteurs, potentiellement le grand public, réaffirmer notre présence sur le marché intérieur et l’Europe proche et enfin soutenir les membres dans la vente directe et la diversification des canaux. Je suis convaincu que le Grand Cercle est un véritable tremplin pour les propriétés prêtes à s’engager. En tant qu’association, nous sommes plus forts ensemble, dans la diversité et la solidarité. Ma mission, avec la directrice et les commissions, est de rendre le Grand Cercle encore plus performant, proactif et visible sans rompre avec ses valeurs fondatrices.


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