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Un vin du Languedoc élu à l’Elysée

Auteur

La
rédaction

Date

09.11.2012

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A Saint-Bauzille-de-la-Sylve dans l’Hérault, le Domaine Calage-Resseguier vient de recevoir une prestigieuse commande. Il est le seul domaine du Languedoc présent dans la cave de l’Elysée.

« C’est, actuellement, le seul vin du Languedoc dans la cave »… On n’en saura pas plus, mais pour obtenir cette bribe d’information du service de presse de l’Élysée, il a fallu batailler ferme. Le contenu de la cave du plus prestigieux palais de la République est un secret aussi bien gardé que Fort Knox… L’heureux élu est un domaine où l’on vous fait d’abord découvrir les vignes avant de vous amener visiter le chai. Chez Calage-Resseguier, sur ces collines parfumées au romarin qui surplombent la vallée de l’Hérault, on voue un vrai culte à la terre : « Le vin est d’abord dans les souches avant d’être dans le verre », jure Léon à l’abri du mazet qui, sous les pinèdes, veille jalousement un tènement de roussane.

L’aventure a démarré en 2001

Léon Calage Léon, c’est Léon Calage, ancien de la Cogema, fort en gueule et amoureux fou de ce « coin de paradis » qu’est Saint-Bauzille-de-la-Sylve. Amoureux fou au point d’avoir investi ses indemnités dans les vignes quand la société minière a baissé pavillon sur le Lodévois. Le domaine est avant tout une histoire d’amitié entre Léon, Bernard Resseguier, ancien maire de Saint-Bauzille, vigneron depuis toujours et Marc Portal, œnologue passé de l’autre côté du miroir lorsqu’il s’est associé aux deux premiers.

Douze hectares en lisière des garrigues, un chai à l’orée du village et les voilà mûrissant leurs premières cuvées de rouges en 2001. En 2006, après replantation, sont venus les blancs. La passion du vigneron, l’art de l’œnologue et le bagout de Léon ont fait le reste.

Conduit par Robert Lecou à une dégustation à l’Elysée

Et le reste, c’est un joli succès commercial bâti sur un solide réseau de relations que le trio entretient régulièrement lors de plantureux banquets sous la pinède. On y rencontre des restaurateurs de renom, des maîtres de chais réputés, des artistes, pas mal d’élus aussi, gauche et droite communiant aux Coteaux du Languedoc et aux Grès de Montpellier.

Léon Calage n’en fait pas mystère : c’est comme cela qu’un jour de 2010, conduit par l’ancien député UMP de l’Hérault Robert Lecou, il s’est retrouvé pour une dégustation dans les salons de l’Élysée. « Il y avait-là Catherine Pégard (Ndlr : conseillère de Nicolas Sarkozy) et l’intendant du palais. Je leur ai fait déguster le Rosmarinus 2009, un coteaux du Languedoc blanc dont l’étiquette a été dessinée par Hervé Di Rosa et le Fégaurémax du même millésime. C’est un grès de Montpellier rouge dédicacé par François-Eric Gendron. »

Le peintre et l’acteur sont des habitués des pinèdes de Saint-Bauzille mais, à l’évidence, c’est le vin qui a suscité l’intérêt des palais du Palais. « Il a fallu du temps et plusieurs échantillons d’autres millésimes avant qu’ils se décident », explique Léon. Un jour, son portable vibre enfin : « J’étais à la cave. J’ai dit à Marc : c’est l’Élysée, je lâche tout. Ils voulaient 60 bouteilles de Rosmarinus 2011 et autant de Fégaurémax 2009. »

Rosmarinus et Fegaurémax ont séduit les palais présidentiels

Commencée sous Nicolas Sarkozy, l’aventure se poursuit sous François Hollande. Une belle consécration pour le petit domaine mais, tout de même, deux vins du Languedoc dans votre cave, n’est-ce pas un peu juste pour le plus grand vignoble du monde, Monsieur le Président ?

A noter que le vignoble du Roussillon, est mieux loti que celui du Languedoc. Lors de l’inauguration de l’hôpital de Perpignan par Nicolas Sarkozy, en 2010, le préfet avait demandé à plusieurs domaines de présenter leurs vins. Deux au moins ont reçu des commandes de l’Élysée : Singla à Saint-Laurent-de-la-Salanque et Piquemal à Espira-de-l’Agly.

Jean-Pierre Lacan