Jeudi 2 Octobre 2025
©Jean-Paul Dubost
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Date
02.10.2025
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Ce sont 20 000 vendangeurs qui ont rejoint les rangs de vignes pour ce millésime 2025. De l’avis de Jean-Marc Lafont, président d’Inter Beaujolais, ce sera un millésime de qualité, « avec des vignes saines, des raisins gorgés de soleil et un équilibre sucre/acidité proche de la perfection, offrant aux consommateurs toute la richesse et la diversité des terroirs associés au gamay et chardonnay. »
Les débuts furent sans excès, avec un hiver frais, ainsi qu’une pluviométrie dans les normales hivernales. Les premières semaines du printemps furent arrosées et chaudes, favorisant un bon développement de la vigne, avec un mois de mai clément qui vit l’apparition des premières fleurs, au même moment qu’en 2015, 2017 et 2018. Mais fin avril déjà, les éléments ont décidé de complexifier le travail des vignerons et des vigneronnes, démarrant avec des températures dépassant les 35 degrés fin avril, encore heureusement inhabituelles.
Début juin, les pluies se sont accentuées, et la grêle s’est invitée, violemment dans certains endroits au nord et au sud du vignoble, avec une redite en juillet. Face à l’humidité et la menace de la maladie, les vignerons ont mouillé la chemise, séchée par les épisodes d’intenses chaleurs de juin, juillet et une bonne dizaine de jours en août, sans voir le bout d’un nuage. Les soubresauts de la météo n’ont toutefois pas entamé la qualité de la vendange, puisque la véraison (marquant le début de l’accumulation des sucres dans le raisin), s’est déclenchée mi-juillet.
Bertrand Chatelet, œnologue à la Sicarex, l’institut de recherche viticole et œnologique du Beaujolais, confirme que les conditions de maturation ont permis un superbe état sanitaire et de beaux équilibres.
Côté vignerons, le diagnostic est le même sur l’ensemble des appellations beaujolaises. Jean-Paul Dubost est ravi de la qualité, bien que les quantités soient peu abondantes, notamment dans les crus où il constate de très petites récoltes dues à la sécheresse estivale, donnant des raisins très concentrés. Certaines appellations ou quelques terroirs ont connu un meilleur sort, comme Morgon, Lantignié ou Régnié. Fabien Chasselay a baptisé le millésime 2025 comme celui de « la résilience », partageant le même constat de jus qui ne coulent pas à flot, mais qui sont « équilibrés, fruités et gourmands ».
En attendant les premiers chapitres à déguster de ce millésime 2025, ne manquez pas l’introduction avec les Beaujolais Nouveaux. Non seulement ils égayent le mois de novembre, mais ils restent les premiers messagers d’un millésime. Qui, s’il s’annonce bon, devraient produire des nouveaux pleins de gourmandise.
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