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Viticulteurs : le gouvernement planche sur des aides pour compenser les taxes US

Auteur

AFP

Date

07.01.2021

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Le gouvernement devrait prochainement accorder des aides aux viticulteurs pour compenser l’application de taxes américaines sur le vin français, dont une nouvelle salve doit s’appliquer à partir du 12 janvier, a-t-on appris jeudi auprès de Bercy.

Le ministre de l’Économie s’est dit « favorable et ouvert à des compensations et à des mesures d’aides », réclamées avec force par les viticulteurs, a indiqué Bercy à l’AFP, à l’issue d’une réunion entre les représentants de la filière viticole et quatre ministres : Bruno Le Maire (Economie), Julien Denormandie (Agriculture), Franck Riester (Commerce) et Alain Griset (PME).

Le 31 décembre, Washington avait décidé d’augmenter de 25%, à compter du 12 janvier, les droits de douanes sur les vins non pétillants, moûts de raisin et cognacs, et de 15% sur des pièces aéronautiques, tous en provenance d’Allemagne et de France.

Ces taxes s’ajouteront à celles imposées depuis 2019 sur des importations européennes comme le vin, le fromage ou les avions d’Airbus, dans le cadre du bras de fer commercial qui oppose l’UE et les États-Unis sur les aides publiques à l’aéronautique.

Pour soutenir les viticulteurs, Bercy envisage notamment de « faire bénéficier les viticulteurs de l’indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d’affaires mensuel, jusqu’à 200.000 euros », mise en place fin 2020 pour les entreprises affectées par la crise sanitaire.

Il travaille aussi avec les banques et Bruxelles à reporter d’un an le début du remboursement des Prêts garantis par l’État (PGE) accordés aux entreprises pénalisées par la pandémie. Autre chantier à l’étude : renforcer le soutien à l’export et à la compétitivité de la filière française, a indiqué le ministère. Mais Paris souhaiterait aussi que Bruxelles mette la main au portefeuille dans ce dossier. Les quatre ministres vont écrire à la Commission européenne pour « exiger un travail européen sur des mesures de compensations », indique-t-on à Bercy, où on juge « inacceptable » que Bruxelles ne prévoie rien pour les secteurs touchés par ricochets dans ce bras de fer commercial.

Ces propositions surviennent le jour où devaient entrer en vigueur des droits de douane supplémentaires sur des produits français, en représailles à la taxe sur le numérique mise en place par la France. Washington n’a pas encore confirmé leur entrée en vigueur, mais a menacé l’Inde, l’Italie et la Turquie de représailles à la mise en place de leurs propres taxes sur le numérique.