Samedi 14 Décembre 2024
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19.06.2023
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Toujours à la pointe de l’actualité, le négociant du Languedoc Gérard Bertrand élargit sa gamme de vins orange. A cette occasion, il a animé une table ronde qui commente le résultat d’une étude Viavoice montrant l’intérêt croissant des consommateurs pour cette couleur. Une mode passagère ou une 4e couleur de vin ?
Le vin orange a pointé le bout de son nez au début des années 2000, inspiré par ce qu’auraient été les premiers vins élaborés en Géorgie il y a plusieurs millénaires. Ces vins doivent leur couleur au fait qu’ils sont obtenus en faisant macérer des raisins blancs, comme on le ferait avec des raisins noirs. On les appelle d’ailleurs aussi bien vins de macération que vins orange. D’abord anecdotique, la production se développe et intéresse les amateurs tout comme les producteurs qui se lancent tous, de l’Alsace au Languedoc et de la Loire à la Provence.
Cépages aromatiques et autochtones
Le négociant languedocien Gérard Bertrand, toujours en quête de nouveauté, a sorti ses premiers vins orange il y a quelques années et explique le cheminement qui l’a mené à élargir sa gamme « Il y a quatre ans, j’ai réuni 75 vins orange pour les déguster et faire le point. Beaucoup de vins manquaient d’arômes. La qualité était hétérogène, il y avait souvent trop d’acidité, trop de tanins, des parfums « funky » (pas très propres). Il fallait leur donner une appétence ». Avec des cépages aromatiques comme le muscat, c’est plutôt facile. Il pense que tous les cépages autochtones ont aussi leur chance et que c’est une bonne carte à jouer, puisqu’il fait disparaitre le fameux critère de choix cépage au profit du vin lui-même. « Dans l’équilibre, on est plus intéressé par la structure que par les tanins » précise-t-il.
Un Français sur quatre connait les vins orange
L’étude menée par Viavoice* montre que les vins orange ont pris pied en France : un quart des personnes interrogées ont déjà entendu parler du vin orange, et parmi ces personnes, 43 % en consomment. On n’est pas surpris de constater que les moins de 35 ans sont les premiers consommateurs avec 69%, suivis par les 35-49 ans à 47% et qu’ils sont 53% dans l’agglomération parisienne où l’offre est la plus large. L’apéritif est le moment privilégié de consommation des vins orange, ce qui n’étonne pas non plus puisque les jeunes préfèrent souvent les tapas et apéritifs dinatoires aux repas classiquement structurés. Les vins orange s’achètent principalement chez les cavistes (41%) ; l’achat direct auprès d’un vigneron, chez lui ou sur un salon, arrive en 2ème position.
Le vin orange sied aux fromages
Gérard Bertrand voit un bel avenir aux vins orange : « L’orange convient à tous les fromages, alors qu’il n’y a aucun blanc ou aucun rouge qui puisse accompagner tous les fromages ». Il leur trouve aussi un rôle à jouer dans les restaurants et les bars. « Le vin est concurrencé par les cocktails, c’est connu, car ils sont « fun » et procurent une bonne marge aux établissements qui les servent ». C'est pour cela qu’il propose ses vins orange au monde de la mixologie. Leur teneur en alcool est aussi appréciée par rapport à celle des liqueurs et des spiritueux.
Gérard Bertrand a vendu un million de bouteilles de vin orange dans le monde cette année. Sa nouvelle gamme de vins orange compte cinq Vins de France, élaborés en Occitanie, labellisées AB ou Demeter. Deux cuvées, Genora 2021 et Naturae orange 2022 sont abordables et facile à trouver en grande distribution, (9,90 et 12,90 €). Il y a aussi le domaine de l’Estagnère, de la région de Carcassonne et la Villa Soleilla, une rare cuvée née au Château l’Hospitalet de Narbonne (15 et 169 €).
* Sondage effectué par Via Voice sur un échantillon représentatif de 1001 personnes, selon la méthode des quotas, du 21 au 26 avril 2023
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