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Bergerac : rosés colorés et blancs structurés

Auteur

La
rédaction

Date

15.04.2013

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Le Conseil Interprofessionnel des Vins de la Région de Bergerac présentait, jeudi 4 avril, sa collection d’été 2013 chez BALM, anciennement Le Bœuf A La Mode entre la Terreur (1792) et le Front Populaire (1936) et récemment ressuscité dans un décor très sixties, avec une cuisine créative.

Côté rosés, ne cherchez pas ces rosés éthérés très tendance actuellement, ces « rosés clairs » comme le rapporte Julien Monfort selon les mots de sa clientèle dans les boutiques Julien de Savignac. Ici, la robe est soutenue, presque Dragibus (les colorants en moins, je vous rassure) comme avec ce Château Briand 2012, bel assemblage, moitié merlot, moitié cabernet franc, qui tombe bien en bouche, équilibré et harmonieux et dont la sucrosité résiduelle (4gr/l) lui permet même de s’accorder aux desserts. Car il s’agit de rosés de table avec du corps, parfaits pour la restauration, comme la cuvée Jour de Fruit 2012 du domaine de l’Ancienne Cure (60% Merlot, 40% Malbec) ou le Château Haut Lamouthe « Excellence 2012 » (50% Merlot, 50% Cabernet Sauvignon). Un corps à l’image des hommes qui le font, solide et trapu, un corps de rugbyman comme celui de Nicolas Pouget du XV de Bergerac. Un peu trop de corps même selon Jacques Forget, président de la SOCAV (société de négoce à Bergerac), pour s’afficher en tête de gondole dans les supermarchés. « Heureusement qu’il reste le Bag In Box ! » pour masquer ce délit de faciès.

Côté blancs, la palette est ample. Du château de Jeanbrun, Bergerac sec 2012 (90% sauvignon, 10% sémillon) aux saveurs minérales de silex dues au sous-sol ferrugineux, en passant par la cuvée Jean Léonce, Montravel sec 2011, du château Roque Peyre, vinifié à la bourguignonne, fumé et toasté à souhait et jusqu’au Grand Vin du domaine les Verdots, Bergerac sec 2010 (52% Sauvignon Blanc, 33 Sauvignon gris, 8% Muscadelle, 7% Sémillon), puissant et structuré, il y en a pour tous les goûts, du plus simple au plus sophistiqué. Et si d’aucuns peuvent trouver certains vins trop boisés en dégustation simple, leur complexité leur permet, une fois à table, de s’accorder avec des saveurs combinées.

Pour mémoire : ce déchiré de crabe au curry et sa gelée de concombre à la menthe sur un lit de pomme acidulée, qui s’accordait parfaitement avec Le Vin, Bergerac sec 2009, toujours du domaine Les Verdots, curiosité à dominante muscadelle (65%) récoltés botritysés pour partie. Un gras et une aromaticité rares qui enrobaient à merveille ce cocktail d’iode, d’épice, d’herbe et de fruit.

Texte et photographie Jean Dusaussoy

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