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Bordeaux Tasting | Master Class spéciale 2005 : cinq athlètes au banc d’essai

Auteur

La
rédaction

Date

14.12.2014

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La Master Class de ce dimanche après-midi passait en revue Smith Haut Lafitte, La Lagune, Beauregard, Boyd-Cantenac et La Gaffelière. Cinq grands terroirs (Pessac-Léognan, Haut-Médoc, Pomerol, Margaux, Saint-Emilion), un millésime: 2005.

Beauregard ouvre le bal avec ce millésime mythique sur l’ensemble du vignoble bordelais. Des journées chaudes et des nuits fraîches ont apporté une très belle maturité. L’atteste ce Pomerol d’un grand équilibre où le cabernet franc (25%) apporte une fraîcheur mentholée. Gérard Basset, meilleur sommelier du monde, remarque son amplitude et son côté animal. « Il faudrait attendre encore 5 ans dans l’idéal… », dit-il. Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de Terre de Vins, verrait bien ce nectar sur un canard aux cerises. Autour de 80€ la bouteille.

A quelques encablures, sur les coteaux de Saint-Emilion, le Château La Gaffelière livre un 2005 (100 €) tout en densité, en chaleur. Parker l’adore, Gérard Basset l’apprécie aussi, notamment ses notes épicées. « On peut aussi attendre encore quelques années… », précise le sommelier à propos du vin des Malet-Roquefort. Sylvie Tonnaire aimerait marier les notes d’eucalyptus de ce vin à du gibier.

Le fleuve franchi, nous voici à Margaux, à Boyd-Cantenac plus exactement. Lucien Guillemet, son propriétaire, insiste sur la culture de la transmission en vue de poursuivre l’œuvre des anciens. « Nous ne cherchons pas la puissance », prévient l’enfant terrible du Médoc. Ce 2005 (75€) s’accorde avec ce discours où la finesse prime ce qui lui donne une grande « buvabilité ». Pas de gourou, pas de consultant chez nous », ajoute-t-il. Basset aime l’évolution de ce nectar, ses notes de boîte à cigare, sa complexité. « On se fait plaisir », dit-il. Le pigeon rosé lui irait bien si l’on croit Sylvie Tonnaire.

Un peu plus au Sud, dans le Haut-Médoc, le Château La Lagune délivre son 2005 (100€). Caroline Frey, sa propriétaire et œnologue, s’attache à réveiller cette « belle endormie » acquise en 2004. Elle estime que 2005 est un grand millésime mais que de gros progrès ont été réalisés depuis (notamment conversion bio). Basset aime ce fruit, cette finale praliné. Sylvie Tonnaire parle de belle facture, de belle évolution qui se conjuguerait volontiers avec un lièvre à la royale.

Encore plus au Sud, atterrissage dans les Graves, à Smith Haut Lafitte. Florence Cathiard, l’heureuse propriétaire, ne cache pas son ambition pour servir ce domaine évoquant le terme de « bio-précision ». Elle en profite pour parler de sa propriété en Sauternes, Bastor Lamontagne, en vue de dépoussiérer l’image de cette appellation. Côté Smith, 2005 (150€) est au RDV, puissant, dense, avec un boisé très présent. Des vendanges très longues ont permis de dissocier les merlots et les cabernets. Basset le trouve « merveilleux, du fruit, du chocolat, des champignons avec une finale de fruits noirs ». Sylvie Tonnaire parle d’élégance, et souhaite répondre à ce vin avec une côte de bœuf.

Sur les cinq terroirs, le millésime 2005 n’a pas trahi sa réputation. Les participants se sont offert un grand voyage dans le temps.

JCC