Grands crus classés : l’heure est Graves !

L’heure des Graves a sonné. Vendredi dernier à 12 heures, Eric Perrin, président des crus classés des Graves et par ailleurs co-propriétaire du châteaux Carbonnieux à Léognan (33), a donné le coup d’envoi de la commémoration du soixantième anniversaire du classement des Graves. C’était en 1953. Depuis, seize propriétés rayonnent sur la rive gauche de la Garonne, au sud de Bordeaux, et bien au-delà. En présence d’une vingtaine de journalistes, et de quelques grands distributeurs, Eric Perrin, qui avait convié cet aréopage au restaurant le Jules Verne à la Tour Eiffel, a tenu à « prendre de la hauteur ».

Dans un langage plus direct, affirmé par Olivier Bernard, propriétaire du Domaine de Chevalier et par ailleurs président de l’Union des grands crus classés de Bordeaux : « les crus des Graves qui sont classés sont les seuls qui méritent de l’être ! » Et de mettre en avant la cohésion des membres de cette association : « Depuis 1953, une réunion a lieu chaque moi. C’est une grande famille qui s’entend bien. Nous vivons dans nos propriétés, dans nos crus, ce n’est pas du blabla, c’est fusionnel ».

Au menu de ce déjeuner hors normes, un saumon mi-cuit, pomme de terre-caviar gold ; un homard de nos côtes court bouillonné, céleri en rémoulade à la truffe noire ; un grenadin de veau rôti, carottes en marmelade d’orange amère ; un brie fermier de Meaux truffé et des fraises des bois dans leur jus tiède, sorbet au fromage blanc. Un menu de haute volée qui méritait des complices à la hauteur. Verdict de Bernard Burtschy, dégustateur et journaliste au Figaro : « Avec ce brie aux truffes j’étais inquiet mais en réalité, tous ces vins prennent leur dimension à table. Et ils sont plus intéressants dès lors qu’ils prennent de l’âge ».

Château Olivier 2001, Château de Fieuzal 2000, Haut-Bailly 1998, Château Bouscaut 1985, Château Haut-Brion 1995… ont entre autres été proposés selon le placement des convives. Au cours de ces prochaines semaines, six autres déjeuners seront ainsi offerts dans six grandes villes du monde parmi lesquelles Shanghaï ou Moscou. Paris avait néanmoins du sens : cette appellation des graves, dont les classés sont tous issus de l’appellation communale Pessac-Léognan, bénéficie d’une vraie cote d’amour à Bordeaux et mérite, selon Eric Perrin, d’être « placée sur le devant de la Seine ».

Les seize crus classés de Graves :

Château Haut-Brion
Château Bouscaut
Château Carbonnieux
Domaine de Chevalier
Château Couhins
Châteua Couhins-Lurton
Château de Fieuzal
Château Haut-Bailly
Château La Mission-Haut Brion
Château La Tour Haut-Brion
Château Laville Haut-Brion
Château Latour-Martillac
Château Malartic-Lagravière
Château Olivier
Château Pape-Clément
Château Smith Haut-Lafitte