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Jeunes talents de Bourgogne : un groupement de grande qualité

David Renaud et Arnaud Desfontaine (Photos JM Brouard)

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

21.03.2017

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Pour la dixième fois, les vignerons des Jeunes talents de Bourgogne organisaient une grande dégustation à Paris. Focus sur nos coups de cœur.

À force d’entendre que les jeunes talents sont légion dans des régions dynamiques telles que la Loire, le Languedoc ou la Savoie, on en oublierait presque que la Bourgogne n’est pas en reste et foisonne de vignerons dont l’âge est inversement proportionnel au talent. L’acronyme GJPV ne vous dit certainement rien. Rien d’anormal à cela. Il signifie « grou »pe des jeunes professionnels de la vigne ». L’entrée y est plutôt simple puisque la principale condition est d’être âgé de moins de 40 ans. Parmi les quelques 200 adhérents, les histoires sont aussi variées que les vins produits. Bien sûr, nombre d’entre eux ont repris un domaine familial parfois existant depuis plus 100 ans. Mais d’autres ont aussi réussi à créer ex nihilo leur propre domaine. C’est le cas de Sophie et Matthieu Woillez qui ont cru au potentiel du chardonnay sur les collines de Vézelay. En seulement 7 ans, ils ont réussi le tour de force d’imposer leur domaine de La Croix Montjoie et cette appellation (Bourgogne Vézelay) sur la scène viticole. On pourrait en citer d’autres. Gilles Moustie, un jeune gaillard barbu, gère aujourd’hui le domaine créé en 2003 par son père, un belge passionné de vin. Ce sont 4 ha qu’ils ont réussi à acheter et exploiter avec brio. Quant à Julien Petitjean, du domaine de la Roseraie, son idée était claire. Dès sa création en 2013, il souhaitait appliquer les préceptes ancestraux des anciens vignerons (Jean Dubois, Jean Trapet) qu’il avait eu la chance de côtoyer au cours de ses études. Il en ressort une philosophie peu interventionniste, l’absence de sulfites dans le processus de production et une approche biodynamique sur laquelle il ne communique pas.

Un excellent niveau qualitatif

Participer à une dégustation du GJPV, c’est accepter d’être pris dans un tourbillon d’énergie et de vitalité. Bien sûr, il y a la personnalité de ces jeunes vignerons et vigneronnes. Mais ce sont surtout leurs vins qui émeuvent, qui surprennent parfois. C’est le cas avec les cuvées d’assemblage de chardonnay et de pinot blanc. Une pratique assez courante, brillamment mise en œuvre au domaine de la Douaix ou la cuvée de Bourgogne « en Mairey » 2014 (environ 15 €) se compose de 60% de chardonnay et 40% de pinot blanc. Ce dernier apporte une certaine droiture au vin. Plus au sud, dans le Mâconnais, Romuald Petit produit la cuvée Bourgogne « héritage » qui associe 50 % de chardonnay, 30% de pinot beurot et 20 % de pinot blanc sur le 2015. Un vin très agréable à boire, rond, tout en fruits et doté d’une belle acidité. David Renaud, dans l’Auxerrois, présente pour sa part une gamme de très bon niveau. Son Irancy 2015 (13 €) est un modèle de finesse. Ses notes florales et son toucher de bouche délicat en font un véritable charmeur. L’Irancy Palotte est, quant à lui, doté d’une densité impressionnante en lien direct avec les 50 % de César, cépage autochtone, dans l’assemblage. Enfin, Arnaud Desfontaine du château de Chamilly décoiffe littéralement avec son Bourgogne côte Chalonnaise 2014 (10 €) dont le fruité l’apparente à une vraie gourmandise.

Ci-dessous : Sophie Woilliez