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DIVINEO : Languedoc et Bourgogne, un mariage inattendu

Fondateurs DIVINEO

Auteur

Fleur
Bouyé

Date

23.04.2024

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C’est d’abord une histoire d’amitié qui a jeté dans l’aventure deux passionnés de vin, l’un professionnel, l’autre non. Une vingtaine d’hectares achetés près d’Uzès, une collaboration avec un viticulteur du pays et l’envie de lancer un produit totalement inédit sont les éléments fondateurs de cette entreprise qui relie les savoir-faire du Languedoc et de la Bourgogne. Ajoutez à cela l’intégration d’étudiants de la BSB (Burgundy School of Business) dès les préliminaires de ce projet un peu fou, et vous aurez la substantifique moelle de DIVINEO. Patrick David, président et l’un des 6 fondateurs de DIVINEO raconte les dessous de cette collaboration.

Racontez-nous ce qui vous a poussé dans cette aventure ?
Passé un certain âge, certains rêvent de posséder une Rolex, moi, je rêvais d’avoir quelques vignes et de coller mon étiquette sur des bouteilles ! Je me suis confié à mon vieil ami Olivier Pion (Agence Le Meilleur du vin, Meursault) qui a trouvé la solution : acheter des vignes en Languedoc, ce qui était bien moins utopique qu’en Côte d’Or ! Clodéric Prade, viticulteur à Saint-Mamer-du-Gard, fut alors le maillon indispensable. À ses côtés, nous avons investi et il cultive nos vignes avec une expertise remarquable. Cette région a fait face, avant les autres, au dérèglement climatique, elle est donc en avance dans les réponses à apporter et pratique par exemple, l’agroforesterie depuis longtemps. La Vallée de Robiac où se situent les vignes, bénéficie d’atouts originaux : naturellement biologique (car elle manqua de moyens pour s’offrir de la chimie !), située en légère altitude dans un courant très venté, elle profite d’un micro-climat frais pour la région, ceci grâce aussi aux 14000 hectares de forêts qui l’entourent.

Vous voilà donc producteur dans le Languedoc ?
Et bien non. Pour plusieurs raisons : nous n’avions pas de structure (cave) là-bas et avions envie de proposer un produit totalement inédit. L’idée a alors germé de transporter les raisins languedociens dans notre Bourgogne et de les faire vinifier par des vignerons de chez nous. Nous avons alors “recruté” trois vignerons partenaires, nommons Seiichi Saito Wang, Julien Petitjean et Nicolas Perrault, bientôt rejoints par Aline Beauné, Boursot père et fils et les frères Chapuis qui ont mis leur savoir-faire au service de cépages sudistes vinifiés à la bourguignonne. Leur libre-arbitre est primordial, ils choisissent leurs vins et leurs cuvées et sont maîtres de leurs vinifications. Ceci en accord avec notre marque de fabrique : un faible degré d’alcool et des vins non marqués par le bois car nous souhaitons des vins frais et légers. L’élevage traditionnel bourguignon est de rigueur : en fûts pendant 14 à 18 mois.

Des étudiants travaillent à vos côtés...
Une de nos forces est le réseau. Mis dès 2O21 dans la boucle, Frédéric Mercier, directeur du programme master CIVS (Commerce International des Vins et Spiritueux) de la BSB, a intégré notre projet dans le cursus des étudiants. Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant : les étudiants volontaires qui ont rejoint l’un des groupes de travail dédié à Divineo nous apportent leur jeunesse et leurs idées novatrices. Nous leur apportons notre expérience et notre mentorat pour leurs projets personnels.

Gauthier Girardon, directeur des Vins des Affranchis de continuer ...

Quel chemin vous a conduit à ce poste ?
En rejoignant le CIVS, j’avais déjà derrière moi 5 ans d’entreprenariat, ayant fondé une galerie d’art en ligne alors que je terminais à l’école hôtelière Vatel à Bruxelles. Je vivais alors un enthousiasme mêlé de frustration de ne pas exercer un métier lié au vin comme nombre de mes camarades d’études. C’est alors que j’ai décidé d’intégrer le CIVS à Dijon et me suis trouvé mêlé à l’aventure Divineo grâce aux groupes de travail proposés. Quelle chance ce fut alors d’être acteurs des fondations de l’entreprise : au sein du groupe marketing, nous avons créé le site web, déposé la marque alors que d’autres planchaient sur le développement commercial ou l’internationalisation de la production. Le partage d’expérience, valeur forte de Divineo, se vit ici en actes ! Je dirige aujourd’hui la société d’exploitation et ma priorité a été de sécuriser la logistique plutôt complexe : du transport des raisins dans les meilleures conditions sanitaires possibles à la gestion des partenaires. Le développement commercial vient ensuite.

Dites-nous ce qui vous enthousiasme dans cette aventure ?
Tant de choses... Citons les valeurs choisies et vécues par notre entreprise : “Liberté, exigence et partage”. Nous sommes des “Vignerons affranchis” certes mais recherchons la qualité de nos vins. Des vins conçus à quatre mains, voire davantage puisque nous dégustons nos cuvées avec l’ensemble des vignerons en quête d’heureux assemblages. Autre point fort, la collaboration avec les étudiants illustrée le 13 mai prochain par une dégustation “affranchie” inédite et innovante à la BSB. Amateurs et professionnels (dont certains pontes de la dégustation) noteront 18 vins en trois manches : des vins d’appellations et des vins hors-appellations pour s’affranchir là aussi des sentiers battus et peut-être rebattre certaines cartes...

Pour conclure..
Aujourd’hui, Divineo produit 38 000 cols pour son troisième millésime répartis en 8 cuvées insolites : Fusion Blanche, Insolente Grenache, Pétale de Grenache (rosé gastronomique), Eclipse Blanche (blanc de noir insolite à partir de Grenache Noir), Syrah Sauvage, Grenache vieilles vignes ou encore Syrah de Robiac... Ses vins sont distribués majoritairement en France (principalement en île de France, Alsace et Bourgogne mais pas que) même si l’export est plus qu’amorcé et s’adressent à des amateurs éclairés à la curiosité sans limite !