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Le grand jeu de Pessac-Léognan

Auteur

La
rédaction

Date

17.12.2012

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La semaine dernière, le Château Latour-Martillac accueillait une dégustation des plus grands représentants de l’AOC Pessac-Léognan. Un passionnant révélateur de la belle homogénéité de cette appellation sur un millésime d’exception, 2010.

A tout seigneur tout honneur : commençons par saluer l’hospitalité et à l’élégance de Tristan et Loïc Kressmann, dont la belle propriété de Latour-Martillac a servi, en début de semaine dernière, d’écrin à leurs prestigieux voisins de Pessac-Léognan pour une dégustation des plus grands vins de l’appellation. L’occasion pour « Terre de Vins » (et les autres médias présents) de passer en revue le millésime 2010 qui, dégustation après dégustation, confirme son profil exceptionnel.

2010, 2009, deux très grands millésimes qui se suivent et ne ressemblent pas… Seul le temps départagera ces faux jumeaux bien nés. Mais dès à présent le caractère droit, aiguisé, élégant et frais de 2010 contraste immanquablement avec la nature charmeuse, pleine et opulente de 2009. Plus « bordelais » finalement, ce millésime 2010 ? A voir. Ce qu’il ressort en tout cas de cette dégustation des pessac-léognan 2010, c’est la très belle homogénéité des vins de l’appellation, qui à de rares exceptions près, et avec des styles parfois très différents, ont su sortir leur épingle du jeu et se hisser à la hauteur du potentiel de ce millésime.

Un grand millésime pour les blancs

Mention spéciale aux blancs qui, dans un style très « Pessac-Léognan » (comprendre : avec un sauvignon de caractère et un élevage très distinct, surtout à ce jeune âge), présentent des profils assez disparates et s’annoncent passionnants à suivre dans la durée. Se distinguent notamment l’équilibre de Ferran, la finesse de Le Sartre, l’onctuosité de Rouillac, la richesse de Gazin-Rocquencourt, les notes de bergamote de Roche-Lalande, la gourmandise et la matière de Larrivet Haut-Brion. Chez les crus classés, il est intéressant de différencier les partis-pris, certains vins privilégiant la trame acide, d’autres la structure et le gras. Ainsi, à côté d’un Pape Clément tout en puissance aromatique, on trouve un Domaine de Chevalier tout en droiture et en tension. L’élégance de Latour-Martillac, la fraîcheur de Fieuzal, la gourmandise de Malartic-Lagravière confirment aussi les nuances de style dans un millésime très qualitatif.

Ces nuances de style se retrouvent bien entendu sur les rouges, qui ont pour dénominateur commun d’avoir de très longues années devant eux avant d’atteindre leur plénitude. Encore jeunes et robustes, avec des tanins qui demandent souvent à se fondre pour donner leur pleine mesure, ils peuvent jouer sur l’exubérance (Pape Clément, intense et opulent) ou la complexité (Haut-Bailly, entre le fruit à l’eau de vie, le musc et les notes mentholées), le classicisme (Malartic-Lagravière et Carbonnieux, tous les deux pleins de promesses) ou l’élégance (un Domaine de Chevalier plein, riche et frais, un Latour-Martillac finement lardé). Un millésime 2010 définitivement à suivre en Pessac-Léognan.

M.D.