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Les bonnes résolutions du Champagne

Auteur

La
rédaction

Date

01.01.2014

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Le début d’année est propice aux résolutions. Celles de la Champagne, baptisées « Champagne 2030 », constituent un véritable plan stratégique pour la filière.

C’est la force des Champenois, surtout dans les phases de crise, de savoir se rassembler derrière le mot champagne, penser création de valeur et prévoir déjà demain. Lors de leur traditionnelle assemblée annuelle devant un bon millier de personnes représentant la fine fleur de la filière champagne, Pascal Férat – représentant le Syndicat Général des Vignerons (SGV) – et Jean-Marie Barillère – pour l’Union des Maisons de Champagne (UMC) ont présenté leur très attendu « discours de pilotage » pour les années à venir.

Chacun des présidents a donné son bilan 2013. Pour Pascal Férat, c’est la vendange 2013 où « la Champagne a eu de la chance par rapport à d’autres régions touchées par les aléas climatiques ». De son côté, Jean-Marie Barillère, président de l’UMC, a fait un point des expéditions. A fin septembre, la Champagne avait commercialisé, sur 12 mois, 304 millions de bouteilles, en recul de 1, 6 %. Dans la même période, une augmentation des prix de l’ordre de 1 % permet au chiffre d’affaires d’être « encore très proche de 2012 et de son plus haut historique ». Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, celle d’un marché à plusieurs vitesses où la France et les marchés européens historiques continuent de baisser sans pouvoir être complètement compensées par les progressions sur les marchés émergents du grand export ; celle d’un marché où ce sont principalement les marques fortes et internationales qui arrivent à créer de la valeur en vendant mieux, plus cher, plus loin.

Chacun à sa manière, les deux présidents ont martelé les fondamentaux qui ont fait le succès des Champenois : le collectif, la recherche de l’excellence, la vision à long terme. Ce grand projet de filière baptisé « Champagne 2030 » est désormais sur les rails et fédère les deux familles. Pour Pascal Férat « l’excellence implique le vignoble et passe par une viticulture professionnelle, formée et informée. En 2030, le monde entier doit être convaincu que le raisin de Champagne est unique et meilleur.» Et de décliner de grands dossiers comme la viticulture durable ou l’augmentation de la durée d’élevage, sur lesquels travaille le syndicat.

En écho, Jean-Marie Barillère a parlé image et communication, se référant au modèle du luxe. Le président des négociants a lancé d’ambitieuses idées portant sur une communication digitale généralisée à l’ensemble de la filière et véhiculée sur les bouteilles. « Il nous faut investir sur des marchés plus lointains, moins familiers de l’image, de la culture, du goût du champagne. Il faut donc renforcer et adapter notre communication. » Il a cité des exemples très concrets d’amélioration de la qualité et de l’authenticité « car on ne peut plus se contenter de dire que le champagne est le roi des vins ; il faut le prouver ».

Au total, plus de 150 points ont été identifiés, répartis en deux grands axes de travail – globalement l’amont pour le SGV, l’aval pour l’UMC – en concertation, et sans oublier l’environnement réglementaire ou le financement. Un plan ambitieux, qui sera certainement long à mettre en place. Mais ce jour là, la détermination des deux présidents et l’adhésion de la salle étaient clairement de taille à faire sauter tous les bouchons !

Joëlle W. Boisson