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L’IGP Terres du Midi se dote d’un syndicat des producteurs

Auteur

Idelette
Fritsch

Date

25.05.2017

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Tout juste créée, l’IGP socle « Terres du Midi » se dote d’un syndicat à part entière. Entérinée vendredi 19 mai en assemblée constitutive, cette nouvelle Indication géographique protégée née de la fusion des quatre IGP départementales du Languedoc-Roussillon offrira, dès la récolte 2017, un label clairement identifiable pour le consommateur, face à la concurrence des vins espagnols vendus en grande distribution (GD).

C’est un premier acte de naissance pour l’IGP entrée de gamme « Terres du Midi », née ce vendredi 19 mai de la fusion des trois IGP départementales de l’Hérault, du Gard et de l’Aude en une seule IGP régionale, tandis que la mention Pyrénées-Orientales est abandonnée par l’IGP Côtes Catalanes. Après deux ans de négociation entre opérateurs, metteurs en marchés et syndicats des producteurs du Languedoc Roussillon (Coop de France LR, Les Vignerons Indépendants et l’IGP Pays d’Oc), les IGP régionales sont enfin en mesure d’offrir une segmentation pyramidale claire, pour lutter à armes égales contre la concurrence déloyale des vins espagnols vendus en GD sous une étiquette trompeuse.

Un socle commun entrée de gamme

« Face aux vins sans IG avec mention de cépages, notre bassin de production opposera désormais « Terres du Midi », une IGP d’assemblage régionale sans mention de cépages avec un cahier des charges dédié, explique le viticulteur Ludovic Roux, tout juste élu à la présidence de l’ODG ainsi constituée. Les mentions de cépages seront toutefois autorisées aux côtés des mentions complémentaires (Terres du Midi-Aude, Gard, Hérault, etc.) sur ce qui est déjà contractualisé, afin que nos entreprises ne subissent pas un arrêt brutal de leurs contrats sur ces marchés. » Les IGP de petites zones resteront autonomes et continueront de siéger au Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL).

En cours de dépôt auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), le cahier des charges de Terres du Midi prévoit notamment une limite de rendement maximum à l’hectare de 120 hectolitres. Cette première famille de vins de cépages à prix inférieurs, sera suivi d’une seconde famille de vins mieux valorisés, les actuels IGP Pays d’Oc (rendements de 90 hl/ha).

Consommation patriotique

« Terres du Midi est une IGP socle dans ce système pyramidal, l’objectif étant d’offrir une production entrée de gamme sur un bassin de production large, pour intéresser le négoce et regagner ainsi les parts de marché que notre région a perdue face à la concurrence des vins espagnols », précise Ludovic Roux. Les parts de marché visées pour cette reconquête, sont de l’ordre de 1,5 millions d’hectolitres. Si aucun logo n’est pour l’heure disponible, ce nouveau label devrait être apposé sur le millésime 2017 d’ici à la fin de l’année, à travers une déclinaison clairement identifiable pour le consommateur.

Les prix d’entrée de cette nouvelle dénomination socle n’ont pas été communiqués, mais ils s’établiront sur une base proche de ceux actuellement pratiqués. « Les vins espagnols se négocient en vrac entre 30 et 45 € l’hectolitre pour être revendus beaucoup plus chers au consommateurs, insiste Ludovic Roux, qui en appelle à la mobilisation patriotique des consommateurs. Les vins IGP Terres du Midi seront vendus quelques centimes de plus, mais avec un label garantissant au consommateur une provenance, une qualité via un cahier des charges et des prix justes et viables pour nos vignerons, assurant la survie économique d’un bassin de production. »