Accueil Quand l’Australie, la Grande-Bretagne et la Bourgogne atterrissent à Bien Boire en Beaujolais

Quand l’Australie, la Grande-Bretagne et la Bourgogne atterrissent à Bien Boire en Beaujolais

Auteur

Pauline
Gonnet

Date

08.04.2019

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A l’occasion de Bien Boire en Beaujolais qui se déroulait les 7 et 8 avril, rencontre avec Emma et Andrew Nielsen, du domaine du Grappin.

Andrew est australien, Emma est britannique.
Il était publiciste, elle travaillait dans l’événementiel.
En 2006, il boit une bouteille du domaine Dujac, et c’est la fin et le début.
Andrew décide de tout plaquer, commence à se former au vin en Australie puis met les voiles vers la Nouvelle-Zélande et la Californie, avant d’arriver en 2009 à Savigny-les-Beaune au domaine Simon Bize, à l’époque aux côtés de Patrick.

Dès le début de sa nouvelle aventure, Andrew souhaitait travailler uniquement en parcellaire, et la Bourgogne était une évidence : « le meilleur chardonnay et le meilleur pinot noir du monde sont ici. Oui, les terroirs américains ou australiens ou autre peuvent être très beaux également, et le travail des vignerons de qualité, mais ici, ce qui magnifie les terroirs, c’est la connaissance qu’en ont les vignerons. Parce qu’ils ont le recul, l’expérience, l’histoire avec eux. En Australie, une vigne est qualifiée de vieille à 20 ans… »

De grandes idées et de grandes ambitions qui ne furent pas freinées par de petits moyens : Andrew démarre ses vinifications en 2011 dans un garage, gracieusement prêté par une amie. Le Steve Jobs du vin travaille sans relâche et garde un peu de temps libre pour déguster, mais ses moyens ne lui permettent pas forcément de se rassasier de Bourgogne à chaque moment de libre. Il se tourne alors parfois vers le Beaujolais, et tombe amoureux du gamay.

Et c’est ainsi que la famille Nielsen s’agrandit : après les Savigny-lès-Beaune, Santenay et Beaune 1er cru, arrivent le Beaujolais Villages, le Saint-Amour et le Côte-de-Brouilly.
Et bien entendu, pour Andrew, le Beaujolais abrite le meilleur gamay du monde.

Sa femme Emma le rejoint en 2014. Ils forment une équipe dont les membres sont interchangeables : comme aime à le dire Emma pour résumer leur partenariat : « Andrew est le vigneron, moi je fais le vin ».
Et ils font leur Beaujolais comme le faisait Jules Chauvet en 1871 : encuvage en grappes entières, pas de remontage ni de pigeage. Ils vérifient chaque jour le développement des levures, n’en ajoutent évidemment pas, puis laissent grandir le Beaujolais Villages environ trois mois en fût, et environ neuf mois pour les Saint-Amour et Côte-de-Brouilly.

Il en résulte un vin extrêmement gourmand, précis, tout en finesse, élégant et ciselé. Le Beaujolais Villages porte la mention « Nature » puisque celui-ci ne comporte pas de soufre (alors que les deux autres en ont une petite part, administrée lors de la mise en bouteille).

D’où son appartenance à la Beaujoloise, l’une des cinq associations composant Bien Boire en Beaujolais et présente au Château des Ravatys, aux côtés des « stars » du nature Foillard, Guy Breton, Camille et Mathieu Lapierre, etc.

Ce serait une lapalissade que de vous conseiller de ne pas vous arrêter aux Beaujolais des Nielsen, et d’en profiter pour goûter les bourguignons, (et notamment le Beaune 1er cru « Boucherottes », où finesse et puissance font le plus heureux des mariages) au son des histoires racontées avec humour et truculence par Andrew et Emma, auxquels on s’attache aussi vite qu’à leurs vins.

Andrew et Emma Nielsen
Domaine du Grappin
10 rue Oudot, 21200 Beaune
(Beaujolais Villages : 14€ de part cave ; Saint-Amour : 18€ ; Côte-de-Brouilly : 16€ ; Beaune 1er cru « Boucherottes » : 48€).