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Règlement de comptes au Wine Advocate

Auteur

La
rédaction

Date

21.03.2013

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Lettre d’information sur le vin créée en 1978 par Robert Parker, le Wine Advocate vient d’attaquer en justice celui que Parker lui-même avait désigné comme son possible successeur : Antonio Galloni est accusé par ses anciens employeurs de « violation de contrat, escroquerie et diffamation ».

L’ambiance n’est pas à la fête au Wine Advocate. Le critique Antonio Galloni, que Robert Parker lui-même avait adoubé en 2011 comme son successeur sur la Californie, vient d’être attaqué en justice par son ancien employeur pour « violation de contrat, escroquerie et diffamation ». Si le nom de Parker ne figure pas dans la procédure, le célèbre dégustateur demeure l’incontestable figure de proue du Wine Advocate.

Galloni a démissionné du Wine Advocate il y a quelques semaines, évoquant des différends de principe avec les nouveaux dirigeants de la publication. En effet, en décembre dernier, le Wine Advocate est partiellement passé sous contrôle d’investisseurs de Singapour, et Robert Parker, qui conserve la présidence du groupe, a renoncé à ses fonctions de rédacteur en chef au profit de sa collègue Lisa Perrotti-Brown. Un jeu de chaises musicales – et financières – qui n’a manifestement pas été du goût d’Antonio Galloni.

Problème : Antonio Galloni, qui d’après Decanter avait signé un contrat de 300 000 dollars par an pour superviser la dégustation des vins californiens, a claqué la porte alors qu’il était en plein milieu d’un passage en revue complet des vins de la Sonoma Valley. Le Wine Advocate accuse donc aujourd’hui son ancien employé de ne pas avoir respecté ses obligations contractuelles, d’avoir conservé ses notes de dégustation à des fins personnelles, et d’avoir utilisé la réputation et les moyens de la publication pour servir ses intérêts privés. Quant à l’accusation de diffamation, elle concerne une interview donnée par Galloni au New York Times, dans laquelle ce dernier mettait en doute sa liberté de jugement sous l’autorité des nouveaux investisseurs et de la nouvelle rédactrice en chef.

Depuis, Antonio Galloni a indiqué sur son site personnel qu’il avait proposé de céder gratuitement ses notes de dégustations – incomplètes – sur la Sonoma Valley au Wine Advocate, mais que sa proposition avait été refusée. A la justice américaine de trancher.