Accueil Dégustation Quels vins avec un mont-d’or ?

Auteur

Marc
Vanhellemont

Date

12.03.2016

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Fromage au lait cru de vache, il naît à la fin de l’été sur les plateaux du Haut-Doubs. Serti comme une gemme crémeuse dans une sangle d’épicéa, il s’offre dans son étui de bois.

Le Mont d’Or ou Vacherin du Haut-Doubs s’élabore en altitude, à minimum 700 mètres. Sa zone de production est limitée par le Saut du Doubs et sa source et s’étire le long de la frontière suisse. Le voisin helvète produit un fromage du même type, mais l’emploi de lait thermisé le différencie du français.
Élaboré du 15 août au 15 mars, il est proposé à la vente du 10 septembre au 10 mai, au terme d’un affinage de minimum 19 jours après emprésurage.
Il existe en trois formats, du mini de 480 g au gros qui pèse jusqu’à 3, 2 kg. Il se mange froid sur le plateau ou en «boite chaude» sortie du fourneau.
Il bénéficie de l’AOP depuis le 21 juillet 1996.
Engoncé dans son carcan de bois, sa peau se plisse et arbore une délicate couleur gris blanc légèrement orangé. La pâte ivoire se love onctueuse sous la croûte. Son odeur est forte, elle rappelle le sous-bois peuplé de champignon, de mousse et de feuilles mortes sans oublier l’épicéa. La note d’épicéa se retrouve en bouche nuancée de noix fraîche, de coing, de beurre frais et de pierre à fusil. Le Mont d’Or peut être qualifié de fromage au goût boisé…

CHÂTEAU de la SAULE
Les Burnins 2012 Montagny 1er Cru (14, 50 €)

Sa robe jaune vert se parfume de fleur d’églantier, de fougère imprégnée d’une délicate note vétiver. Viennent ensuite les fruits blancs, groseille et poire croquante. La bouche coule fraîche et onctueuse, puis se déroule ample et suave sur un trait minéral au goût de calcaire mouillé souligné d’une pointe de pain grillé.
L’accord se fait en douceur malgré la pierre à fusil du premier contact. Mais rien de belliqueux, non, juste une envie de balade en forêt à frôler les bourgeons de pin, à faire craquer les feuilles mortes, à ramasser des champignons.

FRUITIÈRE d’ARBOIS
Béthanie crémant du Jura (8, 70 €)
Un effervescent particulier ! Une once de savagnin sous voile donne au chardonay un accent typé. Et le rend intarissable quand il parle de noix sèche, de citron confit, de fenugrec et de racine de gentiane. C’est avec une joie sans borne qu’il s’enroule autour du Mont d’Or. L’effet est immédiat. Le fromage parade en bouche et aime faire connaitre ses saveurs amères et sucrées, salées et acidulées. Long en bouche, le duo reste bien présent, dansant sur les papilles. Chaque pas fait éclore des exhalaisons de chocolat blanc, d’oignon frit, de torréfaction, de poire tapée, d’abricot sec, … c’est sans fin.
www.chateau-bethanie.fr

DOMAINE CAUHAPÉ
Sève d’Automne 2012 Jurançon sec (15, 70 €)

Lumineux, teinté d’or, il respire avec bonheur les fruits confits parfumés de mélisse, les sirops de mangue et de mandarine relevés de poivre et de réglisse. On l’attend sucré, il est sec. Toutefois sa texture, pareille à une soie grasse et fraîche, le gratifie d’un caractère tendre. Il entre en phase avec la pâte confortable du fromage. C’est ce dernier qui apporte au duo la saveur sucrée, certes bien tempérée d’une pointe de sel. Les équilibres permettent aux arômes de se déployer. La note légèrement boisée en finale rappelle à chacun sa rondeur …
www.jurancon-cauhape.com

Cet article a été publié dans la rubrique « Vins & Fromages » – Terre de Vins n°34, mars-avril 2015.