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Gironde : un gang de pillards de grands crus arrêté

Auteur

Yves
Tesson

Date

12.12.2020

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Mardi dernier, la police et la gendarmerie ont procédé à l’interpellation de 25 suspects qui seraient responsables d’une série de vols de vins dans des entrepôts depuis 2019 en Gironde, pour un montant avoisinant les 5 millions d’euros.

On n’avait sans doute pas vu de réseau de voleurs de vins aussi organisés depuis le fameux gang des châteaux qui sévissait en Gironde au début des années 1980. Avec un butin qui s’élève à 5 millions d’euros, cela faisait déjà plus d’un an qu’ils écumaient le Bordelais, pillant au nez et à la barbe de la police les entrepôts des négociants (le gang des châteaux, lui, a tenu dix ans). Au total, ces trentenaires qui travaillaient en vrais professionnels, capables d’identifier les failles des systèmes de sécurité, de désamorcer les alarmes et de masquer les caméras, auraient commis une vingtaine d’effractions. L’aventure s’est achevée pour eux mardi matin grâce à un coup de filet spectaculaire opéré par 76 policiers et 140 gendarmes qui ont interpellé pas moins de 25 suspects ! Les autorités ont saisi en même temps un butin de 900 bouteilles de grands crus bordelais pour un montant estimé à un million d’euros, des poids lourds munis de fausses immatriculations et d’importantes sommes en liquide et sur des comptes (350.000 euros). Au centre de cette organisation se trouverait un cinquantenaire, receleur, qui aurait agi au moins en commanditaire et peut-être même en donneur d’ordres.

À l’approche des fêtes, les vols se multiplient

Comme chaque année, à l’approche des fêtes, les vols se multiplient et demandent plus de vigilance de la part de la police et des vignerons. Dans l’Aisne, le weekend dernier, des cambrioleurs se sont emparés de 3000 bouteilles de champagne à Trélou-sur-Marne. La gendarmerie qui surveille de près les entrepôts, mène en même temps toute une campagne pédagogique auprès des professionnels pour les inciter à sécuriser davantage leurs bâtiments, par exemple en éclairant la nuit l’extérieur des façades ce qui facilite le travail des patrouilles qui font des rondes. Cela permet aussi aux voisins de repérer d’éventuels intrus. Les viticulteurs d’un territoire peuvent en effet créer des groupes WhatsApp, très utiles pour s’informer en temps réel lorsqu’ils repèrent quoi que ce soit de louche.

Parfois ces vols peuvent mettre en danger l’image d’une marque, lorsque ce ne sont pas seulement des bouteilles qui sont dérobées mais aussi des étiquettes. La mésaventure est arrivée au domaine Jacques Sélosse en 2013, qui s’était vu subtilisé pour près de 300.000 euros de champagne, mais aussi 16.000 étiquettes et 12.000 collerettes. Immédiatement, Anselme Sélosse avait envisagé le risque qu’elles soient utilisées pour fabriquer de faux champagnes portant son nom. Le vigneron avait donc communiqué auprès de ses consommateurs pour les aider à distinguer d’éventuelles impostures en rappelant que le domaine utilisait du verre noir et non du verre clair pour ses flacons.