Mardi 10 Décembre 2024
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06.06.2022
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Wolfberger, la marque du groupe coopérative né à Eguisheim fête les 120 ans de sa naissance. Un joyeux anniversaire qui célèbre l’engagement de 350 vignerons avec deux cuvées d’exception présentées en grands contenants.
L’histoire a commencé il y a 120 ans à Eguisheim, aux portes de Colmar dans le Haut-Rhin. Alors que l’Alsace est allemande, la cave coopérative d’Eguisheim est fondée en 1902 et acquiert 60 foudres en chêne de Hongrie d’une capacité de 5 000 hl, ce qui est considérable à l’époque. Ensemble, les vignerons font face au phylloxéra, mais aussi aux deux guerres.
Une première médaille d’or en 1945
Les vignerons d’Eguisheim participent pour la première fois en 1945 au Concours Général Agricole de Paris ou un Tokay d’Alsace (actuel pinot gris) remporte la médaille d’or. À partir de 1955, la coopérative se structure et investit pour se moderniser. Elle opte pour un apport total en raisins de ses adhérents, dont le nombre passe de 700 à 140. Au fil des années, les innovations et les agrandissements se succèdent. Hervé Schwendenmann, président, rappelle que la création de la marque commerciale Wolfberger a été une révolution : « Aujourd'hui on vend la production totale de nos 1 300 hectares sous nos marques, Wolfberger en tête, mais aussi les deux autres qui ont été rachetées depuis, Willm et Albrecht ». Les marques de distributeurs ont disparu et la production se répartit également entre crémant d’Alsace et vins tranquilles.
Président et directeur main dans la main
Le secret de Wolfberger ? Le président Hervé Schwendenmann fait équipe depuis 15 ans avec son directeur, Bertrand Dufour. Les deux sont sur la même longueur d’ondes pour voir la vigne en grand et mener la maison qui a vu deux changements de siècle. Symboliquement, ils réinventent cette année le sigle de Wolfberger, insufflant un vent de fraîcheur tout en perpétuant les valeurs d’origine. La typographie gothique caractéristique de l’Alsace a été épurée tandis que les volutes qui évoquent les rameaux de vigne autour du nom Wolfberger se font plus discrètes.
Deux cuvées pour 120 années
Pour célébrer 120 ans de belles cuvées, la coopérative présente deux millésimes de deux appellations phares de la maison, baptisées « Épopée 1902 » et présentées en formats généreux et festifs. Le crémant d’Alsace embouteillé en jéroboam (équivalent 4 bouteilles, 3 litres) est une sélection élevée pendant 42 mois sur lies, assemblage de chardonnay (67%) et pinot blanc (33%) du millésime 2017. Le vin tranquille est un grand cru de pinot gris, le Rangen de Thann, que le millésime 2019 a permis de vinifier selon un profil moins doux qu’à l’habitude, en demi-sec (8,5 g/l) ce qui permet de le servir facilement avec une viande ou des coquillages cuisinés. Il provient d’un terroir exceptionnel qui fut abandonné pendant plus d’un siècle en raison de sa forte pente et remis en culture dans les années 80 par les vignerons de la cave, aux côtés des indépendants Zind-Humbrecht et Schoffit. C’est le plus méridional des grands crus d’Alsace. Le jéroboam a été tiré à 1 344 exemplaires (89€) et le grand cru Rangen à 1 100 (49€).
Amélioration continue
Wolfberger a été parmi les premières caves à commercialiser des cuvées en bio. « Aujourd’hui, le bio n’est pas forcément la panacée. On a choisi une troisième voie, avec une maîtrise de différents postes. Avec notre station météo et le couvert végétal, on a baissé notre utilisation de produits phyto-sanitaires de 60%, on utilise des robots pour nettoyer les cavaillons, on fait des tests sur des cépages résistants comme le floréal, nos bâtiments ISO 50001 ont réduit la consommation de fluides de 39% depuis 2014… » résume Bertrand Dufour. Certes, 75 % des producteurs sont certifiés HVE 3, mais pour lui l’important est dans la digitalisation des process qui libère du temps pour se consacrer à l’essentiel. Il insiste sur l’encadrement dont disposent les 350 vignerons et sur la communication interne. « Grâce à notre application qui est comme un Facebook interne, les 150 collaborateurs salariés et les 350 communiquent, s’informent et s’entraident. L’amélioration est continue » conclut-il.
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