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Bordeaux : attention à la sino-dépendance

Auteur

La
rédaction

Date

19.07.2012

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Alors que le marché asiatique a pris une importance décisive dans les exportations de Bordeaux, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) en appelle à la mobilisation pour la survie collective de la profession.

L’assemblée générale du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) constitue l’un des grands moments de l’année pour les responsables de la profession. En début de semaine, le rendez-vous était studieux au premier étage du CIVB. En présence du préfet de région, Patrick Stefanini, le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, Georges Haushalter, a évoqué le bilan « brillant » de la campagne 2011-2012 mais il a aussi fait part de ses inquiétudes et des « chantiers difficiles » pour les prochains mois.

Ce n’est un secret pour personne : l’Asie et la Chine surtout, ont un rôle prépondérant sur le marché du vin de Bordeaux. La dernière édition de Vinexpo organisée en mai dernier à Hongkong l’a d’ailleurs confirmé. Au cours des douze derniers mois, les exportations de vin de Bordeaux ont franchi la barre record des 2 milliards d’euros et les cours du vrac de rouge ont remonté pour atteindre 947 euros en moyenne du tonneau pour l’AOC régionale Bordeaux contre 897 euros l’année dernière.

Des efforts à poursuivre

« Ces résultats ont été obtenus grâce aux mesures d’urgence que nous avons prises depuis deux ans dans le cadre du plan Bordeaux demain », a souligné Georges Haushalter. Mais attention, la filière qui représente à l’heure actuelle plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un bassin d’emploi de 55 000 personnes en Gironde, n’est cependant pas à l’abri de lendemains plus délicats. « La conjoncture favorable ne dure jamais toujours », a prévenu, plein de bon sens, le président du CIVB. « Le grand danger, c’est que les bons résultats de ces derniers mois ne nous encouragent pas à la poursuite des efforts pourtant indispensables à la remise en route durable de notre filière dans un schéma économique viable pour tous ». Car Bordeaux, ce n’est pas que les grands châteaux. Le CIVB souhaite une consolidation du secteur coopératif, « pour assurer à nos viticulteurs une rémunération décente tout en garantissant aux consommateurs de vin de Bordeaux une qualité satisfaisante ». Autre chantier difficile : celui du clairet qui permettrait d’alléger le marché du Bordeaux rouge vrac 1er prix en redéployant une partie vers la production d’un vin rouge léger, mieux en phase avec les attentes des nouveaux consommateurs.

Pour progresser, le CIVB mise sur le plan Bordeaux demain qui, en termes de communication et de promotion, produit d’ores et déjà un effet positif avec une campagne publicitaire sur les ondes radio. Le succès de ce plan, c’est aussi l’École du vin, présente aujourd’hui dans 24 pays et, bien entendu, l’œnotourisme avec l’ouverture de bars à vin. « La réussite de ce plan implique que chaque opérateur apporte sa pierre à l’édifice pour un avenir encore meilleur », a insisté Georges Haushalter.

Jean-Michel Desplos

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