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Bordeaux : la filière se mobilise pour sortir de la crise

©M. Sarrazin

Auteur

Michel
Sarrazin

Date

19.01.2024

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Les vins de Bordeaux connaissent actuellement une crise qui affecte sérieusement son économie. Pour autant, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) relève la tête et après avoir analysé avec lucidité la situation, il a présenté, ce jeudi 18 janvier 2024, devant un auditoire composé de professionnels de la filière, une stratégie ambitieuse pour vendre mieux. 

Les questions essentielles portaient sur le profil des consommateurs de demain et leurs goûts pour le vin. En conséquence, il convenait de définir vers quelles caractéristiques Bordeaux allait faire évoluer ses vins, tout en tenant compte des contraintes du changement climatique. L’exportation interroge le CIVB qui a tenu à montrer que le curseur des richesses tendra à glisser un peu plus de l’Europe vers l’Asie à l’horizon 2037. Une Asie riche de sa jeunesse et qui verra émerger une classe moyenne apte à consommer du vin. Un enjeu fort pour les vins de Bordeaux, car si l’Europe est le continent le plus consommateur actuellement, la consommation de vin y décroit avec des consommateurs vieillissants. 

Profil des jeunes consommateurs.
La tranche de la Gèn Z est intéressante à tous égards. Elle aura entre 25 et 40 ans en 2035, et représentera 21 % de la population mondiale. C’est une population éthique, responsable, globalisée, influencée et influenceuse, à la recherche d’expériences, avec une envie de se singulariser et capable de bien s’informer, donc exigeante. Son mode d’alimentation est plus déstructuré, avec une tendance de végétalisation. L’aliment devient plus fonctionnel. La consommation d’alcool peut s’arrêter aussi et on y trouve davantage d’abstinents qui justifient cette conduite par une volonté de garder le contrôle de soi. Pour toucher cette Gèn Z, il faut lui parler vrai, lui proposer des nouveaux produits (autant le contenant que le contenu) et lui faire vivre des expériences: pour cela le canal digital est stratégique. Mais quel vin faudrait-il proposer pour toucher ce jeune public ?

Les vins de demain
La question des vins sans sulfite est évoquée. C’est plutôt un marché de caviste qui touche une clientèle demandeuse. Les techniques de vinification et de bioprotection sont réputées maitrisées maintenant. Quant à la désalcoolisation, celle-ci apparaît comme un vrai sujet car le changement climatique amène la vigne à produire des raisins plus sucrés qui génèrent des vins plus alcoolisés. Un alcool qui au-delà de 14 % est perçu comme une gène. C’est, entre autres, ce qu’a démontré l’étude « profil produit » : une étude avec un panel de 240 consommateurs et 122 professionnels et portant sur 20 vins rouges de Bordeaux représentatifs vendus entre 3 et 8 €. Les consommateurs ont montré leur aptitude à écarter les vins moins qualitatifs. Parmi les critères les plus importants aux yeux des consommateurs, on trouve le goût et l’équilibre. Viennent ensuite le fruité. Le boisé n’est pas rejeté à condition que la matière première le supporte et que le boisage soit qualitatif (sur une note vanillée de préférence). Derrière les qualités organoleptiques vient l’intérêt pour les labels. « Un consentement à payer (plus)» montrent que les démarches environnementales sont valorisées.

Join the Bordeaux crew !
Bordeaux compte expliquer lors d’une prochaine campagne que « si Bordeaux s’écrit au pluriel c’est que nous sommes tous singuliers ». Un slogan est créé : « Ensemble tous singuliers : Join the Bordeaux crew ». Un film particulièrement dynamique en français et en anglais vise à toucher une jeunesse planétaire. Il aura vocation à être diffusé en France et à l’international. 

©M. Sarrazin