Dimanche 8 Décembre 2024
Caroline Artaud (ici accompagnée à sa gauche par Richard Martin, chef de culture, et à sa droite par Frédéric Faure, maître de chai), animera une masterclass autour des vins du Château Clerc Milon à Bordeaux Tasting. ©Mathieu Anglada
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08.11.2024
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Avec plus de 50 millésimes aux couleurs du groupe Baron Philippe de Rothschild, le château Clerc Milon, grand cru classé en 1855 à Pauillac, voisin de Mouton Rothschild, a changé radicalement de standing. En 2007, un nouveau chai est bâti pour lui et en 2020, Caroline Artaud en prend la direction. Rencontre avec celle qui sera notre interlocutrice pour la masterclass de dimanche 15 décembre à 16 h, pour la 13ᵉ édition de Bordeaux Tasting !
C’est d’abord son histoire. Il est dans la famille Rothschild depuis 50 ans, c’est énormément de travaux et de moyens humains. Bien-sûr, sa localisation au bord de l’estuaire, d’un seul tenant de 41 hectares comme un enclos s’étirant jusqu’à 500 mètres du fleuve, le distingue en termes de style. Une partie du vignoble est très graveleuse, une autre avec beaucoup d’argile, et toujours en pente. Enfin, le cépage carménère, très rare et dont certains ceps ont été plantés en 1948, qui entre toujours dans l’assemblage du grand vin. L’âge moyen du vignoble est de 48 ans : la plus ancienne parcelle a été plantée en 1900, 35 % entre 1900 et 1950. Ces vieilles vignes sont très bien entretenues, elles donnent ce velours au vin, c’est notre petit trésor, elles sont particulièrement adaptées au réchauffement climatique.
D’abord notre second vin, Pastourelle 2020, qui est jeune et en même temps le plus abouti dans sa catégorie. C’est le premier millésime proposé en primeur pour cette cuvée, un véritable concentré de charme et de gourmandise.
Avec château Clerc Milon 2015, nous allons goûter un vin à son apogée. C’est un charmeur, mûr, complexe, facile à déguster, un grand vin de plaisir.
Château Clerc Milon 2018 donnera l’opportunité de découvrir l’évolution d’un millésime très solaire, c’est très intéressant.
Château Clerc Milon 2009 : il a 15 ans, on en est tous très amoureux. Il a toujours été bon, mais là, il est très élégant, très complet. Il était solaire, mais c’est le grand millésime de la propriété.
Enfin, château Clerc Milon 2001 : pour les amateurs de vin mature, c’est un cadeau car il n’y en a plus sur le marché, il sera servi en magnum. C’est un grand millésime de facture classique.
C’est un bonheur absolu d’être sur cette propriété, avec une famille très présente, très soucieuse. C’est très positif, le travail fait par Jean-Emmanuel Danjoy en 15 ans a porté ses fruits. L’objectif est de faire de très grands vins. La propriété doit encore grandir, on doit s’améliorer chaque année. 2020, 2022, 2023 ont été faciles, grâce à tout le travail précédant, et toujours avec la fraîcheur donnée par la proximité de la Gironde. Pour 2024, on a traversé la tempête avec un bateau solide, avec beaucoup de vendangeurs, fiers, concentrés, solidaires.
On note une baisse générale du rendement moyen. Hiver le plus froid depuis 2001, printemps pluvieux, pression phyto sanitaire, puis un été au soleil, septembre et octobre sans orage (rare) : le choix de la date de vendange a été crucial pour ne pas aller à la sur-maturité, il fallait veiller en cave à ne pas trop extraire. On note des changements notables sur les élevages. Évidement facile à déguster en primeur.
Dans la galaxie Mouton Rothschild, Clerc Milon tient une place de choix. Certes très cabernet (60 %), soutenu de 27 % de merlot, il complète sa gamme de cabernet franc, petit verdot et carmenère (1 %). Son allant s'exprime dès le premier nez, sur des senteurs d'iris et de violette, puis pulpe de prune noire et graphite. Tout en rondeur au palais, sa texture veloutée souligne une intégration parfaite des tanins, comme des cépages d'ailleurs. Classieux. 94-95/100.
La puissance et la maturité rejoignent la fraîcheur habituelle, c’est la combinaison idéale. Les cuvées naturellement structurées gagnent en fruit et en séduction.
Une première sensation d’éclat de framboise, très belle attaque sur les fruits noirs macérés, palette finement terrienne aux tanins sveltes, finale sur le poivre blanc avec de beaux amers. 18/20.
Un hiver plutôt froid, un printemps humide, assez classique. À partir de mi-juin c’est grand beau, la maturation sera aboutie, les arômes se concentrent, les raisins vendangés seront sains, bien sucrés, colorés. Dans nos pages, nous parlions même de panache aromatique !
Un échantillon dégusté au château, parfait : grande sève, grande enveloppe, moelleux d’anthologie, tanin et saveur en équilibre parfait, expression juste d’un millésime exceptionnel. 18/20.
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